Un titre qui fait rêver pour parler aujourd'hui d'une réalité pas vraiment toute rose : les problèmes d'immigration et d'intégration.
Hier au campus de Komaba ( donc juste à côté de chez moi), ils faisaient une conférence sur ce sujet. Ca tombait très bien, car il faisait un temps idyllique pour aller s'enfermer dans un amphi pendant deux heures... Parmi les thèmes abordés, deux m'intéressaient tout particulièrement.
D'abord, le thème des "Zainichi".
"Zainichi", en japonais ça s'écrit : 在日
在 ZAI : vivre, résider
日 NICHI : le soleil
"Zainichi" signifie donc littéralement "vivre au soleil". Bon, c'est très bien vous allez me dire, qui peut se plaindre de ça? Attendez donc un peu la suite.
L'idéogramme "日" (NICHI : soleil ), est en fait une abbréviation courante pour désigner le Japon.
Japon se dit en effet "Nihon" et s'écrit 日本
日 NICHI (raccourci ici en "NI") : le soleil
本 HON : l'origine
Littéralement "Nihon" signifie donc "origine du soleil", ou le fameux "pays du soleil levant" si vous préférez.
Les "Zainichi" ne sont donc pas les personnes habitant au soleil, mais les personnes habitant au Japon ( sous-entendu, sans posséder la nationalité japonaise). Au sens strict, je suis donc moi aussi un zainichi, mais quand on parle des "zainichi", on désigne le plus souvent une communauté bien particulière.
Avant la seconde guerre mondiale, la Corée était une colonie japonaise et de nombreux Coréens ont migré vers l'archipel japonais. Avec la fin de la seconde guerre mondiale, le Japon a finalement perdu toutes ses possessions continentales, mais des milliers de Coréens sont restés sur le territoire japonais. La guerre de Corée, puis la séparation politique de leur pays avec le début de la guerre froide, les ayant empêché de rentrer chez eux.
Aujourd'hui, il existe donc des descendants de troisième ou de quatrième génération de ces Coréens restés bloqués au Japon. La plupart d'entre eux ne possèdent pas la nationalité japonaise, ayant conservé leur nationalité coréenne. Cependant parmi les jeunes générations, la plupart des zainichi ne savent parler que le japonais. La question posée lors de la conférence était donc "Pourquoi les zainichi sont-ils encore zainichi?". Pourquoi le Japon n'est il pas parvenu à faire des citoyens japonais à part entière de ces immigrés culturellement si proches? C'est vrai que dans un pays comme la France, où le fait de ne pas avoir un seul ancêtre d'origine étrangère est presque l'exception, ce genre de problème peut sembler complètement invraisemblable. Mais c'est pourtant bien le genre de questions qui peut se poser dans un pays comme le Japon, qui a traditionnellement accueilli peu d'immigrants.
Deuxième thème abordé : la politique du gouvernement Sarkozy à l'égard des Roms.
Ben ouais, il a réussi à faire parler de lui jusque dans les lointaines contrées extrême-orientales... Ca m'intéressait beaucoup d'entendre ce qu'un Japonais avait à dire à ce sujet. Malheureusement le temps donné à chaque présentation était assez limité ( 30 minutes) et il n y a eu du temps que pour un résumé des différents épisodes du feuilleton rom de l'été : Sarkozy contre l'Union européenne, Sarkozy contre le Vatican, Sarkozy s'embrouille avec Merkel, l'affaire de la directive du ministère de l'intérieur ciblant specifiquement les Roms...
Voilà, je vous bassine pas plus avec ça, je pense que vous en avez suffisamment entendu parler à la radio ou aux infos. Sachez juste que nous avons eu l'immense honneur de faire l'objet d'une conférence à Tokyo, et que même au Japon l'image de la patrie des droits de l'homme a visiblement pris un sacré coup.
dimanche 31 octobre 2010
samedi 30 octobre 2010
Tensions diplomatiques
Comme je vous le disais la dernière fois, hier j'avais une présentation à faire dans mon cours sur la diplomatie.
Je vous réexplique brièvement le principe : chaque élève (individuellement ou par groupe) se voit attribuer un pays, qu'il doit ensuite prendre en charge pour toute la durée du semestre. Ensuite, on rejoue certains grands évènements ayant eu lieu dans la région. Règle importante : il est interdit d'être le représentant de son propre pays. Du coup, ça donne parfois des trucs un peu farfelus:
-Pour le Japon, il y a un Chinois, une Chinoise, et moi
-Pour la Chine, il y a un Allemand et deux Japonais
-Pour Taiwan, une Chinoise ( continentale )
-Pour les Etats-Unis, un Israelien, et deux Japonais. ( D'ailleurs, les deux Japonais ont un accent assez prononcé. Hier, quand ils ont dit "We decided to declare war to Japan", c'était pas 100% crédible...)
Le thème de la séance d'hier, c'était la fin des hostilités après la Seconde guerre mondiale. Comme je vous l'avais dit, on a pas trouvé le temps de se coordonner avec les autres membres de la délégation japonaise. Mais par miracle on a quand même fait chacun dans notre coin des trucs qui concordaient assez bien. Donc on s'en est pas sortis trop mal, ou du moins on a pas fait pire que les autres...
Dans l'ensemble, tout s'est donc bien passé, à part un petit incident diplomatique avec la délégation sud-coréenne. Dans la salle de cours, on est assis plus ou moins par proximité géographique. Ce qui fait que nous avons comme voisin immédiat la Corée du Sud. Il me semble que normalement ils sont deux dans la délégation sud-coréenne, mais aujourd'hui il n y avait qu'une réprésentante ( japonaise en réalité).
La sud-coréenne en réalité Japonaise a été assez désobligeante pendant notre présentation. D'abord, pendant que ma co-déléguée parlait, elle n'a pas arrêté de froncer les sourcils, du genre "Mais qu'est-ce qu'elle bafouille celle-là??!" Ensuite, elle n'a pas hésité à l'interrompre à plusieurs reprises, pour lui faire répéter des mots qu'elle était visiblement la seule à ne pas avoir compris. Et pour finir, elle s'est ostensiblement penchée sur la feuille de ma co-déléguée, l'air de dire "bon, comme j'y comprends vraiment rien à ce que tu racontes, je vais lire, ça ira plus vite..."
Jeu de rôle ou pas jeu de rôle, c'est probablement la personne japonaise la plus impolie qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer. C'est vrai que la Chinoise de mon groupe n'était pas particulièrement à l'aise avec l'anglais, mais quand même elle s'exprimait d'une manière tout à fait compréhensible. Et puis même, ça se fait pas...
Arrive la séance des questions, et là la délégation sud-coréenne s'en prend à moi :
-Tu as parlé de la déclaration de Potsdam ( déclaration du 26 Juillet 1945, par laquelle les Alliés demandent au Japon la capitulation) mais tu n'as pas dit si la déclaration contenait quoi que ce soit concernant le sort qui devait être réservé à l'Empereur.
-La déclaration ne contient strictement rien sur le sort réservé à l'Empereur, c'est un point qui a été réglé dans des négociations précédant la capitulation japonaise ( 14 Août 1945)
-Ah oui, et même dans les brouillons de la déclaration de Potsdam, ils ne disent rien sur l'Empereur?
-Mais comment je peux savoir ce qui s'est dit dans les brouillons, je représente la délégation japonaise...
Visisblement insatisfaite de ne pas avoir eu le derniet mot, voilà que la délégation sud-coréenne me sort ensuite :
-Dans ta présentation tu as utilisé le terme "militaririst", tu faisais référence à quoi?
-"militarist", tu veux dire?
-Non non, "militaririst"...
Ah ouais d'accord, elle a pas réussi à me coincer avec de vraies questions, alors elle titille sur des petits défauts de prononciation que j'ai pu avoir... Nan mais dis donc.... c'est pas parce qu'elle parle anglais mieux que la moyenne des Japonais qu'il faut qu'elle se prenne pour la reine du monde. Elle se la pète avec l'anglais, mais je suis sûr qu'à part le japonais, elle est incapable d'aligner deux mots dans une autre langue, d'abord. Je sais pas pourquoi elle s'est acharnée comme ça sur nous. Peut-être qu'elle ne supporte pas l'idée que des étrangers se prennent pour des Japonais, et prétendent ainsi lui enseigner quoi que ce soit à propos de son pays... Si c'est ça, il faut vraiment qu'elle se calme. Enfin bref, je pourrais avoir des mots un peu plus crus pour désigner notre très amicale voisine, mais les régles de la diplomatie, que je suis censé apprendre par le biais de ce cours, me l'interdisent.
On va donc positiver et dire que c'est sûrement un plus : il existe désormais de réelles tensions entre notre délégation japonaise et la délégation sud-coréenne, ça rendra sans aucun doute les négociations beaucoup plus réalistes.
Je vous réexplique brièvement le principe : chaque élève (individuellement ou par groupe) se voit attribuer un pays, qu'il doit ensuite prendre en charge pour toute la durée du semestre. Ensuite, on rejoue certains grands évènements ayant eu lieu dans la région. Règle importante : il est interdit d'être le représentant de son propre pays. Du coup, ça donne parfois des trucs un peu farfelus:
-Pour le Japon, il y a un Chinois, une Chinoise, et moi
-Pour la Chine, il y a un Allemand et deux Japonais
-Pour Taiwan, une Chinoise ( continentale )
-Pour les Etats-Unis, un Israelien, et deux Japonais. ( D'ailleurs, les deux Japonais ont un accent assez prononcé. Hier, quand ils ont dit "We decided to declare war to Japan", c'était pas 100% crédible...)
Le thème de la séance d'hier, c'était la fin des hostilités après la Seconde guerre mondiale. Comme je vous l'avais dit, on a pas trouvé le temps de se coordonner avec les autres membres de la délégation japonaise. Mais par miracle on a quand même fait chacun dans notre coin des trucs qui concordaient assez bien. Donc on s'en est pas sortis trop mal, ou du moins on a pas fait pire que les autres...
Dans l'ensemble, tout s'est donc bien passé, à part un petit incident diplomatique avec la délégation sud-coréenne. Dans la salle de cours, on est assis plus ou moins par proximité géographique. Ce qui fait que nous avons comme voisin immédiat la Corée du Sud. Il me semble que normalement ils sont deux dans la délégation sud-coréenne, mais aujourd'hui il n y avait qu'une réprésentante ( japonaise en réalité).
La sud-coréenne en réalité Japonaise a été assez désobligeante pendant notre présentation. D'abord, pendant que ma co-déléguée parlait, elle n'a pas arrêté de froncer les sourcils, du genre "Mais qu'est-ce qu'elle bafouille celle-là??!" Ensuite, elle n'a pas hésité à l'interrompre à plusieurs reprises, pour lui faire répéter des mots qu'elle était visiblement la seule à ne pas avoir compris. Et pour finir, elle s'est ostensiblement penchée sur la feuille de ma co-déléguée, l'air de dire "bon, comme j'y comprends vraiment rien à ce que tu racontes, je vais lire, ça ira plus vite..."
Jeu de rôle ou pas jeu de rôle, c'est probablement la personne japonaise la plus impolie qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer. C'est vrai que la Chinoise de mon groupe n'était pas particulièrement à l'aise avec l'anglais, mais quand même elle s'exprimait d'une manière tout à fait compréhensible. Et puis même, ça se fait pas...
Arrive la séance des questions, et là la délégation sud-coréenne s'en prend à moi :
-Tu as parlé de la déclaration de Potsdam ( déclaration du 26 Juillet 1945, par laquelle les Alliés demandent au Japon la capitulation) mais tu n'as pas dit si la déclaration contenait quoi que ce soit concernant le sort qui devait être réservé à l'Empereur.
-La déclaration ne contient strictement rien sur le sort réservé à l'Empereur, c'est un point qui a été réglé dans des négociations précédant la capitulation japonaise ( 14 Août 1945)
-Ah oui, et même dans les brouillons de la déclaration de Potsdam, ils ne disent rien sur l'Empereur?
-Mais comment je peux savoir ce qui s'est dit dans les brouillons, je représente la délégation japonaise...
Visisblement insatisfaite de ne pas avoir eu le derniet mot, voilà que la délégation sud-coréenne me sort ensuite :
-Dans ta présentation tu as utilisé le terme "militaririst", tu faisais référence à quoi?
-"militarist", tu veux dire?
-Non non, "militaririst"...
Ah ouais d'accord, elle a pas réussi à me coincer avec de vraies questions, alors elle titille sur des petits défauts de prononciation que j'ai pu avoir... Nan mais dis donc.... c'est pas parce qu'elle parle anglais mieux que la moyenne des Japonais qu'il faut qu'elle se prenne pour la reine du monde. Elle se la pète avec l'anglais, mais je suis sûr qu'à part le japonais, elle est incapable d'aligner deux mots dans une autre langue, d'abord. Je sais pas pourquoi elle s'est acharnée comme ça sur nous. Peut-être qu'elle ne supporte pas l'idée que des étrangers se prennent pour des Japonais, et prétendent ainsi lui enseigner quoi que ce soit à propos de son pays... Si c'est ça, il faut vraiment qu'elle se calme. Enfin bref, je pourrais avoir des mots un peu plus crus pour désigner notre très amicale voisine, mais les régles de la diplomatie, que je suis censé apprendre par le biais de ce cours, me l'interdisent.
On va donc positiver et dire que c'est sûrement un plus : il existe désormais de réelles tensions entre notre délégation japonaise et la délégation sud-coréenne, ça rendra sans aucun doute les négociations beaucoup plus réalistes.
jeudi 28 octobre 2010
Pebroc killer
Aujourd'hui, retour anticipé au bureau d'immigration!
Il y a très exactement une semaine, je me suis rendu au bureau d'immigration pour faire une demande d'autorisation à travailler au Japon. Comme je l'écrivais dans mon article de jeudi dernier, je pensais que la procédure allait être assez longue. En fait j'ai reçu ma réponse pas plus tard qu'il y a deux jours.
J'ai donc décidé de me rendre aujourd'hui au bureau d'immigration pour obtenir la précieuse autorisation. Comme la semaine dernière, tout s'est passé sans encombre, et en vingt minutes j'étais déjà sorti. Un seul inconvénient, le même que la semaine dernière : un temps absolument merdique.
Du coup j'ai même pas pu dire d'utiliser mon vélo pour y aller. J'ai du me résoudre à utiliser le train, comme tout le monde. Et dire qu'il y a deux ans à Kyoto, ou même cet été en Picardie, j'aurais pédalé sans aucune hésitation qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il grêle... Il faut croire que la vie à Tokyo me rend raisonnable.
J'ai beau ne pas avoir essayé de lutter contre les éléments, ça n'a pas empêché ce foutu vent de me bousiller mon parapluie :
Ben ouais, ça souffle très fort dans la baie de Tokyo... Hommage à celui qui fut mon premier parapluie à Tokyo. Il aura eu une existence brève, mais intense. Sûrement le premier d'une longue série de parapluies qui finiront bousillés, oubliés ou dérobés ( aussi incroyable que ça puisse paraître, ça m'est déjà arrivé une fois à Kyoto)...
Le roi est mort, vive le roi!
Sauf que la dure loi des séries n'a pas attendu très longtemps avant de se manifester. A peine je me suis acheté un nouveau pébroc que...
... un bon coup de vent, et vlan!
Bon, sur celui-ci même si les dégâts sont impressionnants, ils ne sont pas irréversibles. J'ai pu le rafistoler un petit peu en remettant les barrettes de fer dans les embouts en plastique. Sauf que maintenant comme mon parapluie est tordu, à mon avis ils ne résistera pas à la prochaine rafale...
Voilà, je dois vous laisser sur ces histoires de pébroc... Il faut que je prépare une présentation orale pour mon cours de diplomatie en Asie orientale. Chaque étudiant ( ou groupe d'étudiants) se voit attribuer un pays de la zone asiatique ( ou ayant une forte influence dans la région, comme les USA) et on rejoue certains grands évènements diplomatiques.
Demain : la capitulation du Japon à la fin de la seconde guerre mondiale.
Je fais partie du groupe sur le Japon ( on est trois : moi et deux Chinois). Ca va pas être facile, parce qu'on a pas eu l'occasion de se coordonner, donc ça risque de partir un peu en freestyle. En même temps comme on a perdu la guerre, on a pas non plus grand chose à dire... On a plutôt intérêt à faire profil bas pour que les vainqueurs se montrent les plus cléments possible envers nous. On saura se montrer plus offensifs quand il s'agira de renégocier notre traité de coopération et de sécurité avec les Etats-Unis, dans quinze ans ( enfin à l'échelle du cours, ça sera plutôt dans quinze jours).
Sur ce, je vais essayer de relancer les Soviétiques pour une possible extension de notre pacte de neutralité. Ils sont chiants, ils répondent pas alors que les Américains sont en train de nous lancer un ultimatum...
Il y a très exactement une semaine, je me suis rendu au bureau d'immigration pour faire une demande d'autorisation à travailler au Japon. Comme je l'écrivais dans mon article de jeudi dernier, je pensais que la procédure allait être assez longue. En fait j'ai reçu ma réponse pas plus tard qu'il y a deux jours.
J'ai donc décidé de me rendre aujourd'hui au bureau d'immigration pour obtenir la précieuse autorisation. Comme la semaine dernière, tout s'est passé sans encombre, et en vingt minutes j'étais déjà sorti. Un seul inconvénient, le même que la semaine dernière : un temps absolument merdique.
Du coup j'ai même pas pu dire d'utiliser mon vélo pour y aller. J'ai du me résoudre à utiliser le train, comme tout le monde. Et dire qu'il y a deux ans à Kyoto, ou même cet été en Picardie, j'aurais pédalé sans aucune hésitation qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il grêle... Il faut croire que la vie à Tokyo me rend raisonnable.
J'ai beau ne pas avoir essayé de lutter contre les éléments, ça n'a pas empêché ce foutu vent de me bousiller mon parapluie :
Ben ouais, ça souffle très fort dans la baie de Tokyo... Hommage à celui qui fut mon premier parapluie à Tokyo. Il aura eu une existence brève, mais intense. Sûrement le premier d'une longue série de parapluies qui finiront bousillés, oubliés ou dérobés ( aussi incroyable que ça puisse paraître, ça m'est déjà arrivé une fois à Kyoto)...
Le roi est mort, vive le roi!
Sauf que la dure loi des séries n'a pas attendu très longtemps avant de se manifester. A peine je me suis acheté un nouveau pébroc que...
... un bon coup de vent, et vlan!
Bon, sur celui-ci même si les dégâts sont impressionnants, ils ne sont pas irréversibles. J'ai pu le rafistoler un petit peu en remettant les barrettes de fer dans les embouts en plastique. Sauf que maintenant comme mon parapluie est tordu, à mon avis ils ne résistera pas à la prochaine rafale...
Voilà, je dois vous laisser sur ces histoires de pébroc... Il faut que je prépare une présentation orale pour mon cours de diplomatie en Asie orientale. Chaque étudiant ( ou groupe d'étudiants) se voit attribuer un pays de la zone asiatique ( ou ayant une forte influence dans la région, comme les USA) et on rejoue certains grands évènements diplomatiques.
Demain : la capitulation du Japon à la fin de la seconde guerre mondiale.
Je fais partie du groupe sur le Japon ( on est trois : moi et deux Chinois). Ca va pas être facile, parce qu'on a pas eu l'occasion de se coordonner, donc ça risque de partir un peu en freestyle. En même temps comme on a perdu la guerre, on a pas non plus grand chose à dire... On a plutôt intérêt à faire profil bas pour que les vainqueurs se montrent les plus cléments possible envers nous. On saura se montrer plus offensifs quand il s'agira de renégocier notre traité de coopération et de sécurité avec les Etats-Unis, dans quinze ans ( enfin à l'échelle du cours, ça sera plutôt dans quinze jours).
Sur ce, je vais essayer de relancer les Soviétiques pour une possible extension de notre pacte de neutralité. Ils sont chiants, ils répondent pas alors que les Américains sont en train de nous lancer un ultimatum...
mercredi 27 octobre 2010
Le Nord, acte III
Un mois et un jour après, voici enfin les photos de la troisième partie de mon séjour dans le Nord du Japon. Pour le dernier jour, j'étais allé faire un petit tour du côté de Hiraizumi, une toute petite ville située à quelques cent kilomètres au nord de Sendai.
Quelques photos pour vous situer un peu le contexte. On est bien au beau milieu de la campagne...
Sauf que comme c'est bien souvent le cas au Japon, les coins les plus paumés ont parfois une grande histoire. Hiraizumi a été fondée par la famille des Fujiwara, qui fut la plus puissante du Japon vers les Xème, XIème siècles. La famille Fujiwara fut même plus puissante que la famille impériale. En fait, ils étaient devenus tellement influents à Kyoto qu'à chaque fois qu'un nouvel Empereur prenait le pouvoir, un Fujiwara en était nommé régent à vie.
Du temps de la gloire des Fujiwara, Hiraizumi avait parait-il un rayonnement comparable à celui de Kyoto.
Quelques photos pour vous situer un peu le contexte. On est bien au beau milieu de la campagne...
Sauf que comme c'est bien souvent le cas au Japon, les coins les plus paumés ont parfois une grande histoire. Hiraizumi a été fondée par la famille des Fujiwara, qui fut la plus puissante du Japon vers les Xème, XIème siècles. La famille Fujiwara fut même plus puissante que la famille impériale. En fait, ils étaient devenus tellement influents à Kyoto qu'à chaque fois qu'un nouvel Empereur prenait le pouvoir, un Fujiwara en était nommé régent à vie.
Du temps de la gloire des Fujiwara, Hiraizumi avait parait-il un rayonnement comparable à celui de Kyoto.
mardi 26 octobre 2010
Le panneau bleu qui m'a trahi
L'histoire que j'ai à vous raconter aujourd'hui est particulièrement triste. Ames sensibles, s'abstenir. Une histoire de confiance aveugle et de froide trahison, comme il en existe malheureusement trop dans notre bas monde.
Comme vous le savez peut-être, j'emprunte tous les matins la gare de Yoyogi-uehara pour me rendre à l'université. Autour de la gare, ils existe de nombreux endroits où poser son vélo, mais qui reviennent généralement assez chers, si on envisage de les utiliser quotidiennement... Sauf que j'avais repéré depuis un certain temps un emplacement avec un panneau bleu où figurait en gros l'idéogramme "学".
"学", c'est l'idéogramme signifiant "études". J'ai donc pensé tout logiquement qu'il s'agissait d'un emplacement réservé aux étudiants, et je me réjouissais déjà à l'idée de pouvoir l'utiliser tous les matins. A chaque fois que je le voyais ce signe "学", il restait imprimé sur ma rétine, brillant comme une véritable promesse... Aucune méfiance, je n'avais d'yeux que pour ce bleu si apaisant, auquel j'avais le sentiment de pouvoir me confier sans crainte. Si seulement j'avais pu voir le coup fumeux qui se tramait là-dessous...
Hier je me suis enfin procuré le vélo qui, dans ma tête, allait avec le panneau bleu. Et comme je n'avais pas cours ce matin, aujourd'hui en me levant je n'avais qu'une hâte; aller à la mairie d'arrondissement pour obtenir un bel autocollant m'autorisant à utiliser l'emplacement réservé aux étudiants. Mais voilà, la réalité n'est malheureusement pas si douce. Et les panneaux bleus, malgré tous les monts et merveilles qu'ils nous font miroiter, ne sont parfois que de vils traitres.
Quelle ne fut pas ma surprise ce matin quand je suis arrivé à la mairie d'arrondissement. Adieu veau, vache, cochon...! J'apprends stupéfait que les étudiants à l'université ne font pas partie de ceux que le panneau bleu "学" veut bien accueillir sous son aile protectrice. Cela concerne seulement les petits collégiens et les petits lycéens. Tous les autres sont invités à se débrouiller comme ils le peuvent...
Du coup, je ne pense pas que je vais faire le trajet à vélo depuis ma résidence jusqu'à la gare. Si je ne veux pas payer mon emplacement, il y a toujours la possibilié de déposer mon vélo quelque part à la sauvage. Mais cela comporte de nombreux risques. Etant donné qu'au Japon chaque vélo comporte un numéro permettant d'en identifier directement le propriétaire, je ne voudrais pas être répertorié dans les commissariats tokyoïtes comme un dangereux anarchiste, qui dépose son vélo n'importe où.
Bon bien sûr l'investissement que j'ai fait dans le vélo n'est pas perdu, mais c'est sûr que le fait de ne pas pouvoir l'utiliser dans mon trajet quotidien en divise par deux l'utilité... Enfin, pas grave, je suis sûr que mon vélo et moi, nous parviendrons à surmonter cette épreuve! Et nous en ressortirons grandis, pour vivre ensemble des aventures extraordinaires!
Moralité : Méfiez-vous des panneaux bleus.
Comme vous le savez peut-être, j'emprunte tous les matins la gare de Yoyogi-uehara pour me rendre à l'université. Autour de la gare, ils existe de nombreux endroits où poser son vélo, mais qui reviennent généralement assez chers, si on envisage de les utiliser quotidiennement... Sauf que j'avais repéré depuis un certain temps un emplacement avec un panneau bleu où figurait en gros l'idéogramme "学".
"学", c'est l'idéogramme signifiant "études". J'ai donc pensé tout logiquement qu'il s'agissait d'un emplacement réservé aux étudiants, et je me réjouissais déjà à l'idée de pouvoir l'utiliser tous les matins. A chaque fois que je le voyais ce signe "学", il restait imprimé sur ma rétine, brillant comme une véritable promesse... Aucune méfiance, je n'avais d'yeux que pour ce bleu si apaisant, auquel j'avais le sentiment de pouvoir me confier sans crainte. Si seulement j'avais pu voir le coup fumeux qui se tramait là-dessous...
Hier je me suis enfin procuré le vélo qui, dans ma tête, allait avec le panneau bleu. Et comme je n'avais pas cours ce matin, aujourd'hui en me levant je n'avais qu'une hâte; aller à la mairie d'arrondissement pour obtenir un bel autocollant m'autorisant à utiliser l'emplacement réservé aux étudiants. Mais voilà, la réalité n'est malheureusement pas si douce. Et les panneaux bleus, malgré tous les monts et merveilles qu'ils nous font miroiter, ne sont parfois que de vils traitres.
Quelle ne fut pas ma surprise ce matin quand je suis arrivé à la mairie d'arrondissement. Adieu veau, vache, cochon...! J'apprends stupéfait que les étudiants à l'université ne font pas partie de ceux que le panneau bleu "学" veut bien accueillir sous son aile protectrice. Cela concerne seulement les petits collégiens et les petits lycéens. Tous les autres sont invités à se débrouiller comme ils le peuvent...
Du coup, je ne pense pas que je vais faire le trajet à vélo depuis ma résidence jusqu'à la gare. Si je ne veux pas payer mon emplacement, il y a toujours la possibilié de déposer mon vélo quelque part à la sauvage. Mais cela comporte de nombreux risques. Etant donné qu'au Japon chaque vélo comporte un numéro permettant d'en identifier directement le propriétaire, je ne voudrais pas être répertorié dans les commissariats tokyoïtes comme un dangereux anarchiste, qui dépose son vélo n'importe où.
Bon bien sûr l'investissement que j'ai fait dans le vélo n'est pas perdu, mais c'est sûr que le fait de ne pas pouvoir l'utiliser dans mon trajet quotidien en divise par deux l'utilité... Enfin, pas grave, je suis sûr que mon vélo et moi, nous parviendrons à surmonter cette épreuve! Et nous en ressortirons grandis, pour vivre ensemble des aventures extraordinaires!
Moralité : Méfiez-vous des panneaux bleus.
lundi 25 octobre 2010
Ca roule 2
Dans un précédent article , je vous expliquais comment j'avais enfin obtenu un outil indispensable pour vivre à Japon : ma carte de transport, permettant de ne plus gaspiller mon argent en d'onéreux tickets de métro.
Hier j'ai fait l'acquisition d'un deuxième outil qui rend la vie au Japon beaucoup plus simple : mon vélo!!
A Kyoto j'avais eu de la chance, il y avait un magasin de vélos d'occaz très près de l'endroit où j'habitais. Mais ici, je commençais à désespérer de trouver un jour un vélo pas trop cher. Et puis la rencontre avec le bolide de mes rêves a finalement eu lieu, tout à fait par hasard.
En rentrant hier de ma conférence "Bureaucratie et démocratie en France et au Japon", je suis passé par Shibuya, juste histoire d'y glandouiller un petit peu avant de rentrer chez moi. J'étais sur le chemin du retour quand une énorme averse m'a forcé à me réfugier dans un magasin "Don Kihôte".
Don Kihôte, c'est la façon japonaise d'appeler Don Quichotte. Le magasin est symbolisé par un pingouin avec un bonnet de père-Noel. C'est une sorte d'énorme bric-à-brac, où on trouve de tout et n'importe quoi sur cinq étages. Il y en a un dans pratiquement chaque grand quartier de Tokyo.
Pourquoi avoir appelé le magasin Don Quichotte? Bonne question, mais à mon avis pas la peine de chercher une quelconque raison; il n y en a probablement aucune. A moins qu'ils aient donné ce nom là au magasin car on ne peut imaginer une aventure plus rocambolesque que de tenter de retrouver son chemin dans toutes ces allées étroites et dégoulinantes d'articles... A côté de ça, se battre contre des moulins c'est vraiment peanuts.
Ben oui mais ça explique pas le pingouin me direz-vous. Mais puisque je vous dis qu'il n y a aucune raison...
Dans un magasin Don Quichotte, on ne sait jamais ce qui nous attend au détour d'un rayon. Probablement le seul magasin au monde où on peut trouver des montres Rolex juste à côté des cigarettes-gadgets en plastique, dont le bout s'illumine pour donner l'impression qu'on est en train de fumer... Ou mieux encore, un rayon où ils ont mis les sex toys d'un côté, et les legos de l'autre. Euh oui, mais comment dire... c'est pas tout à fait le même genre de jouets...
Toujours est-il qu'hier soir, quand j'étais en train d'attendre à l'intérieur du magasin que la pluie cesse enfin, j'ai été bien avisé de ne pas aller tuer le temps du côté des legos. Car j'aurais probablement raté la véritable caserne d'Alibaba qui se cachait dans un coin du deuxième étage : des vélos tout neufs, et pas chers du tout!!
J'ai acheté le vélo directement, mais je ne suis allé le chercher que ce matin. Il pleuvait vraiment trop hier soir pour commettre l'imbecillité de rentrer à vélo. Quoique, vu toutes les conneries que j'ai pu faire avec l'autre vélo quand j'étais à Kyoto, ça aurait été un très beau baptême...
Et pour finir, la photo de mon beau vélo, prise ce matin devant le magasin "Don Quichotte". J'espère que sa maison ne lui manquera pas trop...
Hier j'ai fait l'acquisition d'un deuxième outil qui rend la vie au Japon beaucoup plus simple : mon vélo!!
A Kyoto j'avais eu de la chance, il y avait un magasin de vélos d'occaz très près de l'endroit où j'habitais. Mais ici, je commençais à désespérer de trouver un jour un vélo pas trop cher. Et puis la rencontre avec le bolide de mes rêves a finalement eu lieu, tout à fait par hasard.
En rentrant hier de ma conférence "Bureaucratie et démocratie en France et au Japon", je suis passé par Shibuya, juste histoire d'y glandouiller un petit peu avant de rentrer chez moi. J'étais sur le chemin du retour quand une énorme averse m'a forcé à me réfugier dans un magasin "Don Kihôte".
Don Kihôte, c'est la façon japonaise d'appeler Don Quichotte. Le magasin est symbolisé par un pingouin avec un bonnet de père-Noel. C'est une sorte d'énorme bric-à-brac, où on trouve de tout et n'importe quoi sur cinq étages. Il y en a un dans pratiquement chaque grand quartier de Tokyo.
Pourquoi avoir appelé le magasin Don Quichotte? Bonne question, mais à mon avis pas la peine de chercher une quelconque raison; il n y en a probablement aucune. A moins qu'ils aient donné ce nom là au magasin car on ne peut imaginer une aventure plus rocambolesque que de tenter de retrouver son chemin dans toutes ces allées étroites et dégoulinantes d'articles... A côté de ça, se battre contre des moulins c'est vraiment peanuts.
Ben oui mais ça explique pas le pingouin me direz-vous. Mais puisque je vous dis qu'il n y a aucune raison...
Dans un magasin Don Quichotte, on ne sait jamais ce qui nous attend au détour d'un rayon. Probablement le seul magasin au monde où on peut trouver des montres Rolex juste à côté des cigarettes-gadgets en plastique, dont le bout s'illumine pour donner l'impression qu'on est en train de fumer... Ou mieux encore, un rayon où ils ont mis les sex toys d'un côté, et les legos de l'autre. Euh oui, mais comment dire... c'est pas tout à fait le même genre de jouets...
Toujours est-il qu'hier soir, quand j'étais en train d'attendre à l'intérieur du magasin que la pluie cesse enfin, j'ai été bien avisé de ne pas aller tuer le temps du côté des legos. Car j'aurais probablement raté la véritable caserne d'Alibaba qui se cachait dans un coin du deuxième étage : des vélos tout neufs, et pas chers du tout!!
J'ai acheté le vélo directement, mais je ne suis allé le chercher que ce matin. Il pleuvait vraiment trop hier soir pour commettre l'imbecillité de rentrer à vélo. Quoique, vu toutes les conneries que j'ai pu faire avec l'autre vélo quand j'étais à Kyoto, ça aurait été un très beau baptême...
Et pour finir, la photo de mon beau vélo, prise ce matin devant le magasin "Don Quichotte". J'espère que sa maison ne lui manquera pas trop...
dimanche 24 octobre 2010
Démocratie, bureaucratie, et Joel Robuchon
Aujourd'hui, je suis allé pour la première fois à la maison franponaise... euh, pardon, je voulais dire franco-japonaise ( excusez-moi, c'est l'habitude...).
Au programme, une conférence avec une série d'intervenants Français et Japonais sur le thème "Démocratie et Bureaucratie". Si vous avez lu mes articles précédents, vous savez certainement que c'est exactement le thème sur lequel j'ai eu à plancher ces derniers jours, dans mon cours de politique comparée France-Japon.
La conférence était particulièrement intéressante pour moi, car parmi les intervenants il y avait deux professeurs dont j'ai du lire quelques travaux pour mon cours. Sauf que pour l'un, les travaux en question datent de 1999, et que aussi bien pour la France que pour le Japon, pas mal de choses ont changé depuis...
Comme je l'ai évoqué dans un précédent article, le Japon a enfin connu l'alternance politique l'année dernière, pour la première fois depuis 1955. ( enfin, si on veut être exact il y a eu un précédent au début des années 90, mais c'était une coalition rapidement tombée à l'eau)
Les professeurs présents à la conférence ont donc expliqué dans quelle mesure les choses avaient changé depuis la prise de pouvoir par le parti démocrate ( au Japon c'est les Démocrates et les Libéraux-Démocrates, bonnet blanc et blanc bonnet...) , et quels étaient les défis qui restaient à relever. Les professeurs français ont aussi fait le point sur la réforme de la fonction publique en France, ça m'a permis au passage de réentendre tous ces jolis mots qui m'ont si doucement caressé les oreilles l'année dernière à sciences po. Des mots d'amour, des mots tendres comme la LOLF ( loi organique relative aux lois de finances) ou la RGPP ( révision générale des politiques publiques).
Bref, la conférence était très intéressante, ça a apporté un réél plus à tous les cours que j'ai pu avoir en France ou jusqu'à présent au Japon. Mais pour le moment je me sens vraiment pas la force d'en faire un compte-rendu. Et je sais pas si ça serait super fascinant à lire, mais si par le plus grand des hasards ça vous intéressait faites-moi signe!
Bon, c'est très bien de réfléchir sur la démocratie et la bureaucratie, mais c'est légèrement crevant quand même. Il y a eu une première séance le matin, et une autre l'après-midi. Pendant la grande pause entre les deux (enfin j'ai agrandi ma pause tout seul) , j'en ai profité pour aller faire un tour dans le coin...
Tout près de l'institut franco-japonais, se trouve ce petit château...
En fait il s'agit d'un restaurant Joel Robuchon. Je savais que cet endroit existait, je l'avais déjà vu en photo plusieurs fois vu en parcourant des guides sur le Japon, mais je l'imaginais pas du tout dans ce coin là. En tout cas c'est un petit château tout joli tout mimi; un peu moins impressionnant en vrai que sur les photos. C'est vrai que c'est assez excentrique en plein centre de Tokyo, mais c'est pas exactement ce qu'on pourrait appeler de la mégalomanie non plus. Juste une petite bizarrerie comme ça, parmi tant d'autres à Tokyo...
Au programme, une conférence avec une série d'intervenants Français et Japonais sur le thème "Démocratie et Bureaucratie". Si vous avez lu mes articles précédents, vous savez certainement que c'est exactement le thème sur lequel j'ai eu à plancher ces derniers jours, dans mon cours de politique comparée France-Japon.
La conférence était particulièrement intéressante pour moi, car parmi les intervenants il y avait deux professeurs dont j'ai du lire quelques travaux pour mon cours. Sauf que pour l'un, les travaux en question datent de 1999, et que aussi bien pour la France que pour le Japon, pas mal de choses ont changé depuis...
Comme je l'ai évoqué dans un précédent article, le Japon a enfin connu l'alternance politique l'année dernière, pour la première fois depuis 1955. ( enfin, si on veut être exact il y a eu un précédent au début des années 90, mais c'était une coalition rapidement tombée à l'eau)
Les professeurs présents à la conférence ont donc expliqué dans quelle mesure les choses avaient changé depuis la prise de pouvoir par le parti démocrate ( au Japon c'est les Démocrates et les Libéraux-Démocrates, bonnet blanc et blanc bonnet...) , et quels étaient les défis qui restaient à relever. Les professeurs français ont aussi fait le point sur la réforme de la fonction publique en France, ça m'a permis au passage de réentendre tous ces jolis mots qui m'ont si doucement caressé les oreilles l'année dernière à sciences po. Des mots d'amour, des mots tendres comme la LOLF ( loi organique relative aux lois de finances) ou la RGPP ( révision générale des politiques publiques).
Bref, la conférence était très intéressante, ça a apporté un réél plus à tous les cours que j'ai pu avoir en France ou jusqu'à présent au Japon. Mais pour le moment je me sens vraiment pas la force d'en faire un compte-rendu. Et je sais pas si ça serait super fascinant à lire, mais si par le plus grand des hasards ça vous intéressait faites-moi signe!
Bon, c'est très bien de réfléchir sur la démocratie et la bureaucratie, mais c'est légèrement crevant quand même. Il y a eu une première séance le matin, et une autre l'après-midi. Pendant la grande pause entre les deux (enfin j'ai agrandi ma pause tout seul) , j'en ai profité pour aller faire un tour dans le coin...
Tout près de l'institut franco-japonais, se trouve ce petit château...
En fait il s'agit d'un restaurant Joel Robuchon. Je savais que cet endroit existait, je l'avais déjà vu en photo plusieurs fois vu en parcourant des guides sur le Japon, mais je l'imaginais pas du tout dans ce coin là. En tout cas c'est un petit château tout joli tout mimi; un peu moins impressionnant en vrai que sur les photos. C'est vrai que c'est assez excentrique en plein centre de Tokyo, mais c'est pas exactement ce qu'on pourrait appeler de la mégalomanie non plus. Juste une petite bizarrerie comme ça, parmi tant d'autres à Tokyo...
samedi 23 octobre 2010
Le mineur chilien
Vous avez probablement tous été très émus il y a quelques jours par la nouvelle du sauvetage des Chiliens prisonniés au fin fond de la mine.
Et bien figurez-vous que j'ai rencontré à Tokyo l'un de ces mineurs.
Enfin, plus exactement, sa doublure.
Parmi les nombreuses bizarreries que compte la télé japonaise, il y a ça :
http://www.youtube.com/watch?v=4aTa63kldTY
Ca, c'est quoi? Même si elles n'en ont pas l'air au premier coup d'oeil, ces mini-séries que l'on peut voir assez souvent à la télé nippone sont le plus souvent tournées au Japon.
Le principe est très simple : on prend des faits divers ou des informations piochées un peu partout dans l'actualité mondiale. On choppe quelques étrangers pour les faire tourner dans leur langue, et ensuite on double le tout par dessus en japonais.
Voilà, vous avez votre pseudo-série étrangère 100% made in Japan.
Un de mes amis mexicains à Komaba a été contacté par la fuji TV pour jouer dans l'adaptation japonaise du sauvetage des mineurs chiliens! Donc il va devoir jouer en espagnol, et après il sera doublé en japonais... C'est vrai que Mexicain et Chilien c'est pas tout à fait la même chose, mais à mon avis du moment qu'ils ont réussi à mettre la main sur un latino-américain, ils doivent pas franchement faire la différence.
Malheureusement, la Fuji TV n'a pas besoin de Français pour le moment. Mais il ne faut pas perdre espoir, peut-être qu'ils leur viendra à l'idée de faire une adaptation japonaise des manifestations pour la réforme des retraites. Tout un peuple dans la rue, c'est quelque chose de très exotique pour les Japonais.
Maman tu peux donc être rassurée, je vais me laisser pousser les cheveux. On sait jamais, des fois qu'ils auraient besoin de moi pour jouer le rôle de Bernard Thibault...
Et bien figurez-vous que j'ai rencontré à Tokyo l'un de ces mineurs.
Enfin, plus exactement, sa doublure.
Parmi les nombreuses bizarreries que compte la télé japonaise, il y a ça :
http://www.youtube.com/watch?v=4aTa63kldTY
Ca, c'est quoi? Même si elles n'en ont pas l'air au premier coup d'oeil, ces mini-séries que l'on peut voir assez souvent à la télé nippone sont le plus souvent tournées au Japon.
Le principe est très simple : on prend des faits divers ou des informations piochées un peu partout dans l'actualité mondiale. On choppe quelques étrangers pour les faire tourner dans leur langue, et ensuite on double le tout par dessus en japonais.
Voilà, vous avez votre pseudo-série étrangère 100% made in Japan.
Un de mes amis mexicains à Komaba a été contacté par la fuji TV pour jouer dans l'adaptation japonaise du sauvetage des mineurs chiliens! Donc il va devoir jouer en espagnol, et après il sera doublé en japonais... C'est vrai que Mexicain et Chilien c'est pas tout à fait la même chose, mais à mon avis du moment qu'ils ont réussi à mettre la main sur un latino-américain, ils doivent pas franchement faire la différence.
Malheureusement, la Fuji TV n'a pas besoin de Français pour le moment. Mais il ne faut pas perdre espoir, peut-être qu'ils leur viendra à l'idée de faire une adaptation japonaise des manifestations pour la réforme des retraites. Tout un peuple dans la rue, c'est quelque chose de très exotique pour les Japonais.
Maman tu peux donc être rassurée, je vais me laisser pousser les cheveux. On sait jamais, des fois qu'ils auraient besoin de moi pour jouer le rôle de Bernard Thibault...
vendredi 22 octobre 2010
Un mois!
Ca y est, ça fait tout juste un mois que j'ai reposé le pied sur le sol japonais!
Si on récapitule ce mois passé, il y a eu :
-une dizaine de jours de vagabondage, à rester chez des amis tokyoïtes ou à voyager dans le nord du Japon...
-une première semaine de cours, qui m'a semblée interminable.
-une deuxième semaine de cours, qui a été relativement rapide.
-une troisième semaine de cours, qui vient tout juste de me passer sous le nez!
Conclusion : ça va de plus en plus vite. Et maintenant que la machine est lancée, je crois que je ne vais plus pouvoir l'arrêter...
Si on récapitule ce mois passé, il y a eu :
-une dizaine de jours de vagabondage, à rester chez des amis tokyoïtes ou à voyager dans le nord du Japon...
-une première semaine de cours, qui m'a semblée interminable.
-une deuxième semaine de cours, qui a été relativement rapide.
-une troisième semaine de cours, qui vient tout juste de me passer sous le nez!
Conclusion : ça va de plus en plus vite. Et maintenant que la machine est lancée, je crois que je ne vais plus pouvoir l'arrêter...
jeudi 21 octobre 2010
Eric et Frédéric
Mission adminitrative accomplie! Je suis désormais en possession de ma carte de résident étranger, et j'ai pu aller au bureau d'immigration pour faire une demande d'autorisation à travailler au Japon... Un seul élément perturbateur : la pluie...
Voici une jolie carte de Tokyo, sur laquelle figurent en bleu les endroits où je me suis rendu aujourd'hui :
Après être passé à la mairie d'arrondissement pour récupérer ma carte de résident étranger, je me rends donc au bureau d'immigration qui, comme vous pouvez le voir sur la carte, est situé sur une île un peu reculée, au fin fond de la baie de Tokyo... ( plus reculée qu'elle n'y paraît sur la carte).
La baie de Tokyo. Certes c'est pas très joli, mais sous la brume je trouve que ça a quelque chose d'un peu envoutant...
Après un peu plus de vingt minutes de marche depuis la gare de Shinagawa, j'arrive enfin au bureau d'immigration. Me voici dans l'univers d'Eric ( Besson ).
J'étais un peu inquiet à l'idée de devoir visiter cet endroit, j'ai eu des échos de nombreuses personnes qui m'ont dit y avoir attendu des heures. Et puis même si au Japon tout est en général mieux organisé qu'en France, je me disais que ce genre d'endroit, dans n'importe quel pays, ça devait toujours être le bordel. Une attente interminable jusqu'à ce que son tour arrive, plein de gens qui se fâchent dans toutes les langues...
En fait, ça s'est pas si mal passé que ça. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Japonais traitent correctement leurs immigrants. Je ne pense pas que l'on puisse dire la même chose de tous les pays...
Prenons, au hasard, l'exemple de la France. J'ai déjà eu l'occasion d'accompagner des amis japonais au bureau d'immigration à Paris. Tous les employés étaient au degré 0 de la patience. A chaque fois qu'ils demandaient quelque chose, c'était systématiquement en gueulant :"TYPE DE VISA?", "DEPUIS COMBIEN DE TEMPS?". Et malheur à celui qui s'aventurait à leur demander de répéter une explication...
Je me souviens que pour éviter de me faire engueuler par l'employée, je m'étais entraîné dans ma tête à exposer de la façon la plus concise possible la situation de mon ami japonais. N'empêche que ça a échoué, elle a quand même trouvé quelque chose à nous balancer à la figure... Donc voilà, même pour moi ça a été très stressant. Je vous laisse donc imaginer le calvaire que ça doit être pour un étranger se rendant non-accompagné au bureau d'immigration à Paris.
A Tokyo, rien de tout ça. J'arrive comme une fleur : " Bonjour, ça serait pour obtenir un permis de travail au Japon." On me demande ensuite calmement quelques précisions, et on m'envoie au deuxième étage, guichet B pour obtenir mon ticket. Après 20 minutes d'attente, ma demande est officiellement enregistrée, et je peux repartir.
Ca s'est donc passé sans accroc. Il n y a plus qu'à espérer qu'il n y aura pas de pépins non plus dans la suite de la procédure. Si tout se passe bien, je devrais recevoir un courrier d'ici 15 jours ou 3 semaines pour venir retirer mon permis de travail au bureau d'immigration. Et ouais, le bureau d'immigration et moi, on va certainement devoir faire un petit bout de chemin ensemble... Donc tant mieux s'ils sont corrects.
Retour dans l'immense gare de Shinagawa. Dites les gens, ça vous gêne pas d'avoir une grande affiche de Napoléon trônant fièrement au-dessus de vos têtes?
Comme mes formalités adminitratives se sont déroulées plus rapidement que prévu, je suis allé faire un petit tour dans Tokyo. Arrêt à la gare de Shinbashi.
Et depuis Shinbashi, je marche jusque Kasumigaseki...
Photo très intéressante prise en plein centre de Kasumigaseki. Le siège social ( sans mauvais jeu de mots) du fabricant de toilettes numéro 1 au Japon : Toto
Au niveau des appareils photos ou des téléphones portables, la concurrence se fait de plus en plus dure pour le Japon. Mais s'il y a bien un domaine où l'archipel demeure le leader incontesté, c'est celui des toilettes. Vous avez sûrement déjà vu plusieurs fois dans des reportages sur le Japon ces toilettes hyper hi-tech fabriquées par les Japonais, dotées d'un véritable tableau de bord, qui doit sans doute posséder plus de fonctions qu'un i-pad... Vraiment, quand on s'installe sur le siège des toilettes au Japon, on a parfois l'impression que l'on s'apprête à s'embarquer pour une extraordinaire aventure intergallactique! Mais le retour à la réalité est dur, quand on s'aperçoit qu'on est juste là pour satisfaire ses besoins humains les plus ordinaires...
Enfin bref, vous l'aurez compris, les toilettes sont une véritable institution au Japon. Et le mot ne pourrait être mieux choisi, car le quartier de Kasumigaseki, où est située l'entreprise Toto, regroupe tous les ministères et autres institutions politiques de premier plan.
Juste en face de l'immeuble "Toto" se trouve le ministère de la culture. Encore une disposition des lieux dont seuls les Japonais sont capables... Enfin, profitons-en pour faire un petit coucou à Frédéric ( Mitterrand, et en passant à toi aussi cousin!)
Pour finir et vraiment pour dire d'être complet, voici une photo du Parlement japonais ( la Diète), situé bien sûr lui aussi à Kasumigaseki. Sauf que comme le bâtiment est actuellement en rénovation, on en voit pas grand chose... Vous en aurez sûrement une bien meilleure vue si vous cherchez "diete japon" dans google images".
Avant de nous quitter, vous avez peut-être remarqué que j'ai ajouté de nouvelles fonctions dans la barre d'outils à droite : un outil recherche dans le blog, une liste des articles les plus lus, et une belle photo de la lune flottant au dessus de la "Tokyo Sky Tree" en construction.
Je ne sais peut-être pas encore utiliser toutes les fonctions des toilettes japonaises, mais pour ce qui est de la gestion du blog, je commence à maîtriser!
Voici une jolie carte de Tokyo, sur laquelle figurent en bleu les endroits où je me suis rendu aujourd'hui :
Après être passé à la mairie d'arrondissement pour récupérer ma carte de résident étranger, je me rends donc au bureau d'immigration qui, comme vous pouvez le voir sur la carte, est situé sur une île un peu reculée, au fin fond de la baie de Tokyo... ( plus reculée qu'elle n'y paraît sur la carte).
La baie de Tokyo. Certes c'est pas très joli, mais sous la brume je trouve que ça a quelque chose d'un peu envoutant...
Après un peu plus de vingt minutes de marche depuis la gare de Shinagawa, j'arrive enfin au bureau d'immigration. Me voici dans l'univers d'Eric ( Besson ).
J'étais un peu inquiet à l'idée de devoir visiter cet endroit, j'ai eu des échos de nombreuses personnes qui m'ont dit y avoir attendu des heures. Et puis même si au Japon tout est en général mieux organisé qu'en France, je me disais que ce genre d'endroit, dans n'importe quel pays, ça devait toujours être le bordel. Une attente interminable jusqu'à ce que son tour arrive, plein de gens qui se fâchent dans toutes les langues...
En fait, ça s'est pas si mal passé que ça. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Japonais traitent correctement leurs immigrants. Je ne pense pas que l'on puisse dire la même chose de tous les pays...
Prenons, au hasard, l'exemple de la France. J'ai déjà eu l'occasion d'accompagner des amis japonais au bureau d'immigration à Paris. Tous les employés étaient au degré 0 de la patience. A chaque fois qu'ils demandaient quelque chose, c'était systématiquement en gueulant :"TYPE DE VISA?", "DEPUIS COMBIEN DE TEMPS?". Et malheur à celui qui s'aventurait à leur demander de répéter une explication...
Je me souviens que pour éviter de me faire engueuler par l'employée, je m'étais entraîné dans ma tête à exposer de la façon la plus concise possible la situation de mon ami japonais. N'empêche que ça a échoué, elle a quand même trouvé quelque chose à nous balancer à la figure... Donc voilà, même pour moi ça a été très stressant. Je vous laisse donc imaginer le calvaire que ça doit être pour un étranger se rendant non-accompagné au bureau d'immigration à Paris.
A Tokyo, rien de tout ça. J'arrive comme une fleur : " Bonjour, ça serait pour obtenir un permis de travail au Japon." On me demande ensuite calmement quelques précisions, et on m'envoie au deuxième étage, guichet B pour obtenir mon ticket. Après 20 minutes d'attente, ma demande est officiellement enregistrée, et je peux repartir.
Ca s'est donc passé sans accroc. Il n y a plus qu'à espérer qu'il n y aura pas de pépins non plus dans la suite de la procédure. Si tout se passe bien, je devrais recevoir un courrier d'ici 15 jours ou 3 semaines pour venir retirer mon permis de travail au bureau d'immigration. Et ouais, le bureau d'immigration et moi, on va certainement devoir faire un petit bout de chemin ensemble... Donc tant mieux s'ils sont corrects.
Retour dans l'immense gare de Shinagawa. Dites les gens, ça vous gêne pas d'avoir une grande affiche de Napoléon trônant fièrement au-dessus de vos têtes?
Comme mes formalités adminitratives se sont déroulées plus rapidement que prévu, je suis allé faire un petit tour dans Tokyo. Arrêt à la gare de Shinbashi.
Et depuis Shinbashi, je marche jusque Kasumigaseki...
Photo très intéressante prise en plein centre de Kasumigaseki. Le siège social ( sans mauvais jeu de mots) du fabricant de toilettes numéro 1 au Japon : Toto
Au niveau des appareils photos ou des téléphones portables, la concurrence se fait de plus en plus dure pour le Japon. Mais s'il y a bien un domaine où l'archipel demeure le leader incontesté, c'est celui des toilettes. Vous avez sûrement déjà vu plusieurs fois dans des reportages sur le Japon ces toilettes hyper hi-tech fabriquées par les Japonais, dotées d'un véritable tableau de bord, qui doit sans doute posséder plus de fonctions qu'un i-pad... Vraiment, quand on s'installe sur le siège des toilettes au Japon, on a parfois l'impression que l'on s'apprête à s'embarquer pour une extraordinaire aventure intergallactique! Mais le retour à la réalité est dur, quand on s'aperçoit qu'on est juste là pour satisfaire ses besoins humains les plus ordinaires...
Enfin bref, vous l'aurez compris, les toilettes sont une véritable institution au Japon. Et le mot ne pourrait être mieux choisi, car le quartier de Kasumigaseki, où est située l'entreprise Toto, regroupe tous les ministères et autres institutions politiques de premier plan.
Juste en face de l'immeuble "Toto" se trouve le ministère de la culture. Encore une disposition des lieux dont seuls les Japonais sont capables... Enfin, profitons-en pour faire un petit coucou à Frédéric ( Mitterrand, et en passant à toi aussi cousin!)
Pour finir et vraiment pour dire d'être complet, voici une photo du Parlement japonais ( la Diète), situé bien sûr lui aussi à Kasumigaseki. Sauf que comme le bâtiment est actuellement en rénovation, on en voit pas grand chose... Vous en aurez sûrement une bien meilleure vue si vous cherchez "diete japon" dans google images".
Avant de nous quitter, vous avez peut-être remarqué que j'ai ajouté de nouvelles fonctions dans la barre d'outils à droite : un outil recherche dans le blog, une liste des articles les plus lus, et une belle photo de la lune flottant au dessus de la "Tokyo Sky Tree" en construction.
Je ne sais peut-être pas encore utiliser toutes les fonctions des toilettes japonaises, mais pour ce qui est de la gestion du blog, je commence à maîtriser!
mercredi 20 octobre 2010
On dirait le Nord...
Comme il me reste pas mal de photos en stock de mon voyage dans le nord du Japon, voici une petite compilation de photos prises à Sendai...
Vous n'aurez sans doute aucun mal à vous rendre compte que le nord du Japon est comme le nord de tous les pays : bon-vivant, audacieux, mystérieux, magnifique... indicible Nord.
Tiens, c'est curieux, j'ai le sentiment d'avoir déjà vu ce genre d'édifice quelque part... L'imitation est quasiment parfaite, il n y a que le petit détail traitre du distributeur automatique de boissons en bas à gauche qui gâche tout... Et oui, il n y a que les Japonais pour aller caser des distributeurs dans des endroits pareils, donc nous étions bien au Japon... ( Non, sans blague?!)
La médiathèque de Sendai
Un beau torii robocop. Fallait quand même oser le gris métallique, mais les ch'tis japonais l'ont fait!!
Le mausolée de Masamune Date, la grande star de Sendai, dont je vous ai longuement parlé dans mon premier article consacré à cette ville.
Et pour finir, la photo d'un festival qui a lieu tous les mois de septembre à Sendai : l'Oktoberfest.
Oui, je sais, ils sont un peu décalés par rapport à la vraie Oktoberfest, mais c'est parce qu'ils s'offrent carrément de vrais musiciens faisant partie de la fête, qui font un petit passage par Sendai en septembre avant de rejoindre Munich en octobre.
Voilà pour ce petit tour de Sendai. Demain, journée très administrative en perspective. Enfin, j'espère que je vais pas y passer toute la journée quand même, mais je pense que je vais bien devoir y sacrifier au moins ma matinée... D'abord, il faut que j'aille à la mairie d'arrondissement pour récupérer ma carte de résident étranger. Ensuite, avec ce précieux document en main, je peux aller au bureau d'immigration qui se trouve à l'autre bout de Tokyo, pour faire une demande d'autorisation à exercer une activité rémunérée. Donc si tout se passe bien, demain je serai totalement en règle avec mes papiers et presque autorisé à travailler. Enfin, espérons que tout se passe bien...
Vous n'aurez sans doute aucun mal à vous rendre compte que le nord du Japon est comme le nord de tous les pays : bon-vivant, audacieux, mystérieux, magnifique... indicible Nord.
Tiens, c'est curieux, j'ai le sentiment d'avoir déjà vu ce genre d'édifice quelque part... L'imitation est quasiment parfaite, il n y a que le petit détail traitre du distributeur automatique de boissons en bas à gauche qui gâche tout... Et oui, il n y a que les Japonais pour aller caser des distributeurs dans des endroits pareils, donc nous étions bien au Japon... ( Non, sans blague?!)
La médiathèque de Sendai
Un beau torii robocop. Fallait quand même oser le gris métallique, mais les ch'tis japonais l'ont fait!!
Le mausolée de Masamune Date, la grande star de Sendai, dont je vous ai longuement parlé dans mon premier article consacré à cette ville.
Et pour finir, la photo d'un festival qui a lieu tous les mois de septembre à Sendai : l'Oktoberfest.
Oui, je sais, ils sont un peu décalés par rapport à la vraie Oktoberfest, mais c'est parce qu'ils s'offrent carrément de vrais musiciens faisant partie de la fête, qui font un petit passage par Sendai en septembre avant de rejoindre Munich en octobre.
Voilà pour ce petit tour de Sendai. Demain, journée très administrative en perspective. Enfin, j'espère que je vais pas y passer toute la journée quand même, mais je pense que je vais bien devoir y sacrifier au moins ma matinée... D'abord, il faut que j'aille à la mairie d'arrondissement pour récupérer ma carte de résident étranger. Ensuite, avec ce précieux document en main, je peux aller au bureau d'immigration qui se trouve à l'autre bout de Tokyo, pour faire une demande d'autorisation à exercer une activité rémunérée. Donc si tout se passe bien, demain je serai totalement en règle avec mes papiers et presque autorisé à travailler. Enfin, espérons que tout se passe bien...
mardi 19 octobre 2010
Istanbul-Tokyo
Ce week-end, j'ai découvert un curieux endroit tout près de chez moi...
L'endroit fait à la fois office de mosquée et de centre culturel turc. L'édifice actuel est plutôt récent, mais son histoire est parait-il assez ancienne. La mosquée a été construite pour la première fois par les premiers immigrés Turcs arrivés au Japon. Aujourd'hui ils ne sont certainement pas plus nombreux qu'à l'origine, mais il doit y en avoir quelqu'uns par ci par là quand même...
J'y suis allé avec un ami de Komaba, on a reçu un très bon accueil. Ils nous ont servi le thé et tout, et tout. On a aussi discuté avec un Finlandais ( ou Finnois, je sais jamais...) d'origine pakistanaise, qui nous a demandé si on pratiquait une religion quelconque. J'ai répondu que non, mais que je m'intéressais beaucoup au bouddhisme. Il a répondu que le bouddhisme ça pouvait être bien pour passer le temps, mais que ça manquait d'un grand Livre, d'un grand Dieu tout-puissant, et donc qu'il fallait mieux se mettre au christianisme ou à l'islam...
Bon on verra, on ne sait jamais, peut-être que les études de sciences politiques finiront par me faire prendre conscience de la petitesse de notre bas monde, pour me conduire à l'illumination. Mais entre nous, je préferais que celle-ci prenne la forme d'un éveil bouddhique...
Une mosquée en plein coeur de Tokyo!!
L'endroit fait à la fois office de mosquée et de centre culturel turc. L'édifice actuel est plutôt récent, mais son histoire est parait-il assez ancienne. La mosquée a été construite pour la première fois par les premiers immigrés Turcs arrivés au Japon. Aujourd'hui ils ne sont certainement pas plus nombreux qu'à l'origine, mais il doit y en avoir quelqu'uns par ci par là quand même...
J'y suis allé avec un ami de Komaba, on a reçu un très bon accueil. Ils nous ont servi le thé et tout, et tout. On a aussi discuté avec un Finlandais ( ou Finnois, je sais jamais...) d'origine pakistanaise, qui nous a demandé si on pratiquait une religion quelconque. J'ai répondu que non, mais que je m'intéressais beaucoup au bouddhisme. Il a répondu que le bouddhisme ça pouvait être bien pour passer le temps, mais que ça manquait d'un grand Livre, d'un grand Dieu tout-puissant, et donc qu'il fallait mieux se mettre au christianisme ou à l'islam...
Bon on verra, on ne sait jamais, peut-être que les études de sciences politiques finiront par me faire prendre conscience de la petitesse de notre bas monde, pour me conduire à l'illumination. Mais entre nous, je préferais que celle-ci prenne la forme d'un éveil bouddhique...
lundi 18 octobre 2010
Koabitashion
Pour ma présentation de vendredi, je suis en train de lire plein de trucs en japonais sur la politique française. C'est très intéressant de lire ce qui se dit à l'étranger de son propre pays, surtout si on en est très éloigné.
Les auteurs japonais se posent des questions que l'on ne se pose pratiquement pas en France, sans doute par habitude, et aussi peut-être un peu par esprit chauviniste...
Dans le bouquin que je suis en train de lire sur le système politique français, ils disent que le régime de la IIIème République ( instaurée en 1870) se rapproche dans son fonctionnement du parlementarisme à l'anglaise. Sauf qu'à la place de la Reine, c'est le Président qui inaugure les chrysanthèmes, comme on dit...
L'auteur se demande donc pourquoi il a fallu tant de temps et d'expériences politiques échouées aux Français, alors que le régime auquel la France a finalement abouti existait déjà de l'autre côté de la Manche. Pourquoi les Français ne l'ont-ils pas utilisé comme modèle dès le début?
Bien sûr, la réaction instinctive d'un Français, ça serait sûrement "prendre modèle sur les Anglais, et puis quoi encore?!" N'empêche que vu du Japon, on comprend très bien qu'ils puissent se poser la question...
Autre chose, à propos de la Vème République. On apprend souvent qu'elle a été instaurée par de Gaulle en 1958, et que l'un de ses objectifs principaux était le renforcement des pouvoirs du président. Oui d'accord, mais alors dans ce cas, pourquoi ne pas avoir inscrit dès le début dans la Constitution l'élection au suffrage universel du Président de la République? Pourquoi avoir attendu 1962 pour faire une réforme constitutionnelle à ce sujet?
En terminale, je me souviens avoir appris que de Gaulle avait lancé le référundum sur l'élection au suffrage universel du Président de la République suite à l'attentat manqué du Petit-Clamart, en 1962... Je me suis jamais vraiment posé la question de savoir pourquoi, je l'ai juste retenu parce que ça pouvait faire bien sur une copie. Mais c'est vrai que quand on y pense, ça mérite réflexion tout ça...
C'est aussi très utile de lire en japonais sur la politique française pour mieux répondre à toutes les questions que peuvent me poser mes petits camarades japonais. Comme je vous l'ai déjà dit, je suis dans un master de politique publique. La plupart des étudiants ont donc des connaissances sur les systèmes politiques des différents pays du monde, et parfois ils me posent des questions assez précises sur la vie politique française :
Mais alors, comment ils se partagent les rôles entre le Président et le Premier ministre? Et ça se passe comment en période de cohabitation (koabitashion en japonais) ?
C'est le genre de choses que l'on pense bien savoir quand on a fait son lycée en France et qu'on a l'habitude de voir Sarko et Fillon tous les jours à la télé, mais en fin de compte c'est pas si facile que ça à expliquer... Surtout que tout ce qui peut nous paraître évident ne l'est pas forcément pour les Japonais. D'où l'intérêt de lire un peu ce qu'ils disent sur nous.
Bon allez je vous laisse, il faut que je retourne potasser avec Do Gôru, Pompidû, Jisukaru Desutan, Mitteran, Shiraku et Sarukoji...
Les auteurs japonais se posent des questions que l'on ne se pose pratiquement pas en France, sans doute par habitude, et aussi peut-être un peu par esprit chauviniste...
Dans le bouquin que je suis en train de lire sur le système politique français, ils disent que le régime de la IIIème République ( instaurée en 1870) se rapproche dans son fonctionnement du parlementarisme à l'anglaise. Sauf qu'à la place de la Reine, c'est le Président qui inaugure les chrysanthèmes, comme on dit...
L'auteur se demande donc pourquoi il a fallu tant de temps et d'expériences politiques échouées aux Français, alors que le régime auquel la France a finalement abouti existait déjà de l'autre côté de la Manche. Pourquoi les Français ne l'ont-ils pas utilisé comme modèle dès le début?
Bien sûr, la réaction instinctive d'un Français, ça serait sûrement "prendre modèle sur les Anglais, et puis quoi encore?!" N'empêche que vu du Japon, on comprend très bien qu'ils puissent se poser la question...
Autre chose, à propos de la Vème République. On apprend souvent qu'elle a été instaurée par de Gaulle en 1958, et que l'un de ses objectifs principaux était le renforcement des pouvoirs du président. Oui d'accord, mais alors dans ce cas, pourquoi ne pas avoir inscrit dès le début dans la Constitution l'élection au suffrage universel du Président de la République? Pourquoi avoir attendu 1962 pour faire une réforme constitutionnelle à ce sujet?
En terminale, je me souviens avoir appris que de Gaulle avait lancé le référundum sur l'élection au suffrage universel du Président de la République suite à l'attentat manqué du Petit-Clamart, en 1962... Je me suis jamais vraiment posé la question de savoir pourquoi, je l'ai juste retenu parce que ça pouvait faire bien sur une copie. Mais c'est vrai que quand on y pense, ça mérite réflexion tout ça...
C'est aussi très utile de lire en japonais sur la politique française pour mieux répondre à toutes les questions que peuvent me poser mes petits camarades japonais. Comme je vous l'ai déjà dit, je suis dans un master de politique publique. La plupart des étudiants ont donc des connaissances sur les systèmes politiques des différents pays du monde, et parfois ils me posent des questions assez précises sur la vie politique française :
Mais alors, comment ils se partagent les rôles entre le Président et le Premier ministre? Et ça se passe comment en période de cohabitation (koabitashion en japonais) ?
C'est le genre de choses que l'on pense bien savoir quand on a fait son lycée en France et qu'on a l'habitude de voir Sarko et Fillon tous les jours à la télé, mais en fin de compte c'est pas si facile que ça à expliquer... Surtout que tout ce qui peut nous paraître évident ne l'est pas forcément pour les Japonais. D'où l'intérêt de lire un peu ce qu'ils disent sur nous.
Bon allez je vous laisse, il faut que je retourne potasser avec Do Gôru, Pompidû, Jisukaru Desutan, Mitteran, Shiraku et Sarukoji...
Heureux évènement
Avant-hier s'est produit un très heureux évènement : le versement sur mon compte en banque de quelques dizaines de milliers de yens forts bienvenus.
Ca y est, ma bourse a enfin été versée!! Et en plus, comme c'est le premier mois et que je viens tout juste d'arriver au Japon, la somme est doublée au nom de l'aide à l'installation... Quel pays formidable.
Vous pensez bien que pour fêter ça, j'ai été pris d'une grosse envie de claquer quelques yens d'un seul coup. Je me suis donc offert un petit plaisir. A votre avis quoi?? Une nouvelle paire de chaussures? Une soirée avec une geisha? Le nouveau jeu Pokémon qui vient tout juste de sortir au Japon?...
...
Alors, alors, un indice ? :
Non, je me suis quand même pas offert tout un paté d'immeubles de Shibuya... Ce que vous voyez là, c'est juste le magasin où je suis allé pour m'offrir...
Oui, oui, une toute petite puce de rien du tout. Qui contient...
Un dictionnaire!!! Génial non?... Comment ça, "t'aurais pu trouver mieux"?! Je suis désolé, mais on se refait pas...
En fait, les puces que je me suis achetées contiennent des extensions pour mon dictionnaire électronique. Comme ça maintenant, en plus du français, de l'anglais et du japonais, j'ai aussi de l'allemand et de l'espagnol dans mon dictionnaire!! Elle est pas belle la vie??
Il faut savoir qu'en Asie orientale, de Pékin à Tokyo en passant par Séoul, les dictionnaires papiers, ça ne s'utilise pratiquement plus. Tout le monde possède un dictionnaire électronique. Celui que j'ai maintenant, je me le suis acheté il y a un peu plus d'un an, juste avant de rentrer en France de mon séjour à Kyoto. Il me restait pas mal de yens à claquer, alors j'avais fait une folie... Comment ça, "c'est ça que t'appelles faire une folie"?!
Toujours est-il qu'à l'époque où j'ai acheté le dico, le vendeur m'avait demandé si je souhaitais une carte de fidélité au magasin d'électronique. J'ai accepté, tout en disant que c'était dommage, parce que je m'apprêtais à quitter le Japon... Le vendeur m'a alors répondu "Zehi, nihon ni modotte kite kudasai!" (il faut absolument que vous retourniez au Japon!). Bien sûr, c'était juste de la politesse commerciale, mais la phrase m'est quand même bien restée dans la tête...
La carte de fidélité au magasin "Bic camera" étant valable deux ans, quand je l'ai faite faire je me suis dit qu'avec un peu de chance, j'aurais peut-être l'occasion de refaire un tour au Japon moins deux ans après mon retour en France... Mais j'étais loin de m'imaginer que j'allais carrément retourner y vivre à peine un an après!
Du coup ça avait aussi une valeur symbolique pour moi. Cette carte de fidélité que le vendeur m'a donnée avec un énergique "il faut que vous reveniez au Japon!", c'etait un peu mon billet de retour pour le pays du soleil levant... Donc je me suis dit qu'il fallait que je l'utilise, aussitôt que j'en aurais les moyens.
En plus c'était pas seulement symbolique, parce que la carte m'a permis de bénéficier d'une belle réduc, de près de 4500 yens. Peut-être que les points se sont bonifiés avec le temps, ou alors un cadeau de rebienvenue au Japon...
Ca y est, ma bourse a enfin été versée!! Et en plus, comme c'est le premier mois et que je viens tout juste d'arriver au Japon, la somme est doublée au nom de l'aide à l'installation... Quel pays formidable.
Vous pensez bien que pour fêter ça, j'ai été pris d'une grosse envie de claquer quelques yens d'un seul coup. Je me suis donc offert un petit plaisir. A votre avis quoi?? Une nouvelle paire de chaussures? Une soirée avec une geisha? Le nouveau jeu Pokémon qui vient tout juste de sortir au Japon?...
...
Alors, alors, un indice ? :
Non, je me suis quand même pas offert tout un paté d'immeubles de Shibuya... Ce que vous voyez là, c'est juste le magasin où je suis allé pour m'offrir...
Oui, oui, une toute petite puce de rien du tout. Qui contient...
Un dictionnaire!!! Génial non?... Comment ça, "t'aurais pu trouver mieux"?! Je suis désolé, mais on se refait pas...
En fait, les puces que je me suis achetées contiennent des extensions pour mon dictionnaire électronique. Comme ça maintenant, en plus du français, de l'anglais et du japonais, j'ai aussi de l'allemand et de l'espagnol dans mon dictionnaire!! Elle est pas belle la vie??
Il faut savoir qu'en Asie orientale, de Pékin à Tokyo en passant par Séoul, les dictionnaires papiers, ça ne s'utilise pratiquement plus. Tout le monde possède un dictionnaire électronique. Celui que j'ai maintenant, je me le suis acheté il y a un peu plus d'un an, juste avant de rentrer en France de mon séjour à Kyoto. Il me restait pas mal de yens à claquer, alors j'avais fait une folie... Comment ça, "c'est ça que t'appelles faire une folie"?!
Toujours est-il qu'à l'époque où j'ai acheté le dico, le vendeur m'avait demandé si je souhaitais une carte de fidélité au magasin d'électronique. J'ai accepté, tout en disant que c'était dommage, parce que je m'apprêtais à quitter le Japon... Le vendeur m'a alors répondu "Zehi, nihon ni modotte kite kudasai!" (il faut absolument que vous retourniez au Japon!). Bien sûr, c'était juste de la politesse commerciale, mais la phrase m'est quand même bien restée dans la tête...
La carte de fidélité au magasin "Bic camera" étant valable deux ans, quand je l'ai faite faire je me suis dit qu'avec un peu de chance, j'aurais peut-être l'occasion de refaire un tour au Japon moins deux ans après mon retour en France... Mais j'étais loin de m'imaginer que j'allais carrément retourner y vivre à peine un an après!
Du coup ça avait aussi une valeur symbolique pour moi. Cette carte de fidélité que le vendeur m'a donnée avec un énergique "il faut que vous reveniez au Japon!", c'etait un peu mon billet de retour pour le pays du soleil levant... Donc je me suis dit qu'il fallait que je l'utilise, aussitôt que j'en aurais les moyens.
En plus c'était pas seulement symbolique, parce que la carte m'a permis de bénéficier d'une belle réduc, de près de 4500 yens. Peut-être que les points se sont bonifiés avec le temps, ou alors un cadeau de rebienvenue au Japon...
Le fric, c'est chic!
samedi 16 octobre 2010
C'est moi qui m'y colle!
Aujourd'hui a été une journée décisive : j'ai finalement rendu la liste des cours auxquels je vais m'inscrire pour ce semestre.
En tout, ça fait 7 cours, dont un auquel j'assiste simplement en auditeur libre ( celui sur la diplomatie française, à Komba). Je pense que c'est largement suffisant, surtout que les profs nous donnent pas mal de lectures à faire en japonais. En particulier dans les premières séances, on a pas mal de livres à la "que sais-je?" à lire pour assimiler les bases de chaque sujet. Pour les Japonais, ce sont des lectures simples et rapides, mais pour moi, ça prend quand même un peu plus de temps…
Et à peine l'inscription aux cours terminée, je me retrouve déjà avec mon premier gros travail à rendre, dans mon cours de politique comparée entre la France et le Japon. Les deux premières séances sont consacrées à une brève présentation des deux systèmes. Hier, c'était la séance sur le Japon. On avait un livre à lire et un élève était chargé de faire un commentaire oral sur sa lecture. La semaine prochaine sera consacrée au système français. Sauf que l'élève qui était chargé de faire la présentation de la semaine prochaine s'étant finalement désisté du cours, il a fallu trouver un remplaçant. Le prof n'a pas hésité très longtemps avant de me demander :"Ben tiens, toi comme t'es Français tu veux pas t'en charger?".
Et voilà comment je me retrouve avec ma première présentation orale à faire pour la semaine prochaine... Il suffit pas de lire le livre et d'en faire un résumé, il va aussi falloir apporter sa touche personnelle et aussi savoir prendre pas mal de recul.
De ce point de vue, le cours d'hier sur la politique japonaise était vraiment fascinant. Même si après la seconde guerre mondiale, le Japon a adopté un régime démocratique inspiré du modèle britannique, la démocratie japonaise est loin d’être parfaite : Ce n’est que très récemment (2009), que le Japon a enfin connu l’alternance politique. De 1955 à 2009, le Parti Libéral Démocrate (PLD) a régné quasiment sans partage, confondant ses propres institutions avec celles de l’Etat.
Pendant plus d’un demi-siècle, le PLD ayant été systématiquement reconduit au pouvoir, les Japonais ont peu à peu perdu la conscience des hommes politiques comme les représentants de la volonté du peuple. La politique japonaise s’est ainsi peu à peu bureaucratisée, à tel point qu’il existait au sein du PLD un véritable système d’avancement à l’ancienneté, permettant à chaque parlementaire de la majorité d’occuper chacun son tour un poste ministériel. Le pays a donc été continuellement gouverné par une bande de vieux croutons, incapables d’imposer leur volonté à l’administration, qu’ils sont pourtant censés avoir sous leur contrôle.
Car parallèlement à la bureaucratisation des hommes politiques, une autre particularité de la politique japonaise, c’est la politisation de l’administration. Apparemment au Japon, l’image de l’administration est légèrement différente de celle que les gens ont en France. L’administration y serait moins « déconnectée », un peu plus présent sur le terrain, et plus à l’écoute des réclamations des citoyens. Je n’ai pas encore étudié le système, donc pardonnez la formulation un peu vague… Toujours est-il qu’au Japon il existerait un système un peu plus performant, par le biais duquel les réclamations de la population circuleraient très bien depuis la base jusque dans les plus hautes sphères ministérielles, pour ensuite être traduites en politiques concrètes.
Donc la grande question : dans un pays où la bureaucratie est si performante, à quoi servent les politiques ? Après tout si le système s’est fossilisé d’une telle manière que c’est toujours le même parti qui reste en permanence au pouvoir, et les mêmes vieux croutons dont la seule obsession est leur avancement dans la hiérarchie, est-ce qu’une bureaucratie bien à l’écoute des citoyens ne serait pas une représentante plus légitime de la volonté du peuple ?
Vous pouvez sans doute l’imaginer, lorsque le Japon a enfin connu l’alternance en 2009, les slogans à la « yes we can ! » ont fleuri de partout. Seulement après plus d’un an de gouvernement par l’opposition, est-ce que les choses ont vraiment changé ? Est-ce que les choses peuvent vraiment changer ?
On a vu resurgir les mêmes problèmes, les mêmes démissions de premier ministre au bout d’à peine un an pour cause de multiples scandales…
Dans le modèle démocratique de base, chaque ministre a à sa disposition un ministère, afin de mettre en œuvre une politique gouvernementale définie dans un programme. Sauf que dans le cas du Japon, la longue permanence au pouvoir du PLD a conduit les ministres à se considérer non pas comme les initiateurs d’une politique gouvernementale, mais comme les simples porte-paroles de leurs ministères respectifs. Difficile de dire si le changement de couleur politique peut vraiment changer quoi que ce soit à cette longue tradition…
Au fond une véritable démocratie c’est peut-être un peu comme l’apparition de la vie sur une planète. Pour que ça fonctionne très bien, il faut qu’un nombre incalculable de conditions soient remplies, et les probabilités sont vraiment minimes… Du coup pour que l’Etat marche quand même, des phénomènes de bureaucratisation sont sans doute inévitables. Si le miracle de la démocratie ne peut pas être entièrement accompli, vouloir tout remplacer partout par la stricte volonté populaire, c’est peut-être le risque de courir à la catastrophe…
Je laisse ici mes interrogations. Désolé si jamais j’en ai perdu quelques uns en cours de route, mais en tout cas vous aurez sans doute compris que je trouve ce cours très stimulant.
En tout, ça fait 7 cours, dont un auquel j'assiste simplement en auditeur libre ( celui sur la diplomatie française, à Komba). Je pense que c'est largement suffisant, surtout que les profs nous donnent pas mal de lectures à faire en japonais. En particulier dans les premières séances, on a pas mal de livres à la "que sais-je?" à lire pour assimiler les bases de chaque sujet. Pour les Japonais, ce sont des lectures simples et rapides, mais pour moi, ça prend quand même un peu plus de temps…
Et à peine l'inscription aux cours terminée, je me retrouve déjà avec mon premier gros travail à rendre, dans mon cours de politique comparée entre la France et le Japon. Les deux premières séances sont consacrées à une brève présentation des deux systèmes. Hier, c'était la séance sur le Japon. On avait un livre à lire et un élève était chargé de faire un commentaire oral sur sa lecture. La semaine prochaine sera consacrée au système français. Sauf que l'élève qui était chargé de faire la présentation de la semaine prochaine s'étant finalement désisté du cours, il a fallu trouver un remplaçant. Le prof n'a pas hésité très longtemps avant de me demander :"Ben tiens, toi comme t'es Français tu veux pas t'en charger?".
Et voilà comment je me retrouve avec ma première présentation orale à faire pour la semaine prochaine... Il suffit pas de lire le livre et d'en faire un résumé, il va aussi falloir apporter sa touche personnelle et aussi savoir prendre pas mal de recul.
De ce point de vue, le cours d'hier sur la politique japonaise était vraiment fascinant. Même si après la seconde guerre mondiale, le Japon a adopté un régime démocratique inspiré du modèle britannique, la démocratie japonaise est loin d’être parfaite : Ce n’est que très récemment (2009), que le Japon a enfin connu l’alternance politique. De 1955 à 2009, le Parti Libéral Démocrate (PLD) a régné quasiment sans partage, confondant ses propres institutions avec celles de l’Etat.
Pendant plus d’un demi-siècle, le PLD ayant été systématiquement reconduit au pouvoir, les Japonais ont peu à peu perdu la conscience des hommes politiques comme les représentants de la volonté du peuple. La politique japonaise s’est ainsi peu à peu bureaucratisée, à tel point qu’il existait au sein du PLD un véritable système d’avancement à l’ancienneté, permettant à chaque parlementaire de la majorité d’occuper chacun son tour un poste ministériel. Le pays a donc été continuellement gouverné par une bande de vieux croutons, incapables d’imposer leur volonté à l’administration, qu’ils sont pourtant censés avoir sous leur contrôle.
Car parallèlement à la bureaucratisation des hommes politiques, une autre particularité de la politique japonaise, c’est la politisation de l’administration. Apparemment au Japon, l’image de l’administration est légèrement différente de celle que les gens ont en France. L’administration y serait moins « déconnectée », un peu plus présent sur le terrain, et plus à l’écoute des réclamations des citoyens. Je n’ai pas encore étudié le système, donc pardonnez la formulation un peu vague… Toujours est-il qu’au Japon il existerait un système un peu plus performant, par le biais duquel les réclamations de la population circuleraient très bien depuis la base jusque dans les plus hautes sphères ministérielles, pour ensuite être traduites en politiques concrètes.
Donc la grande question : dans un pays où la bureaucratie est si performante, à quoi servent les politiques ? Après tout si le système s’est fossilisé d’une telle manière que c’est toujours le même parti qui reste en permanence au pouvoir, et les mêmes vieux croutons dont la seule obsession est leur avancement dans la hiérarchie, est-ce qu’une bureaucratie bien à l’écoute des citoyens ne serait pas une représentante plus légitime de la volonté du peuple ?
Vous pouvez sans doute l’imaginer, lorsque le Japon a enfin connu l’alternance en 2009, les slogans à la « yes we can ! » ont fleuri de partout. Seulement après plus d’un an de gouvernement par l’opposition, est-ce que les choses ont vraiment changé ? Est-ce que les choses peuvent vraiment changer ?
On a vu resurgir les mêmes problèmes, les mêmes démissions de premier ministre au bout d’à peine un an pour cause de multiples scandales…
Dans le modèle démocratique de base, chaque ministre a à sa disposition un ministère, afin de mettre en œuvre une politique gouvernementale définie dans un programme. Sauf que dans le cas du Japon, la longue permanence au pouvoir du PLD a conduit les ministres à se considérer non pas comme les initiateurs d’une politique gouvernementale, mais comme les simples porte-paroles de leurs ministères respectifs. Difficile de dire si le changement de couleur politique peut vraiment changer quoi que ce soit à cette longue tradition…
Au fond une véritable démocratie c’est peut-être un peu comme l’apparition de la vie sur une planète. Pour que ça fonctionne très bien, il faut qu’un nombre incalculable de conditions soient remplies, et les probabilités sont vraiment minimes… Du coup pour que l’Etat marche quand même, des phénomènes de bureaucratisation sont sans doute inévitables. Si le miracle de la démocratie ne peut pas être entièrement accompli, vouloir tout remplacer partout par la stricte volonté populaire, c’est peut-être le risque de courir à la catastrophe…
Je laisse ici mes interrogations. Désolé si jamais j’en ai perdu quelques uns en cours de route, mais en tout cas vous aurez sans doute compris que je trouve ce cours très stimulant.
jeudi 14 octobre 2010
Vieux souvenirs...
Dans un article d'il y a quelques jours, je racontais comment deux boutiques en plein coeur de Tokyo m'avaient rappelé des tas de souvenirs de ma précédente année au Japon.
voir l'article
J'ai donc ressorti du placard mes vieux albums photos, et me suis amusé à refeuilleter les pages un peu jaunies de ce passé pas si ancien... Enfin plus exactement, je suis allé dans "explorer" et j'ai cliqué sur "Mes documents", "Japon Kyoto", et ai ouvert le dossier "photos", qui contient toutes les images au format jpg de mon année à Kyoto... Mais avouez que dit comme ça, ça perd tout de suite tout son charme...
Je me suis surtout aperçu d'un oubli fondamental. Ce fameux dernier voyage à Shimane, dont je vous parlai l'autre jour, je n'en ai laissé aucune trace dans mon précédent blog. J'avais commencé le récit du dernier voyage avant le retour en France jusque Hiroshima, mais je me suis arrêté là.
http://lucaskyoto.canalblog.com/archives/2009/08/31/14908716.html#comments
Il est donc bien temps que vous sachiez la suite. Après Hiroshima, je me suis d'abord rendu à Iwakuni, pour ensuite traverser les terres et rejoindre le côté mer du Japon.
Quelques photos d'Iwakuni :
A vrai dire Iwakuni c'était juste un pont. Un pont très connu, mais juste un pont quand même...
Après Iwakuni, je prends donc le train pour rejoindre la préfecture de Shimane. Autant les lignes ferroviaires sont très développées le long des côtes, quand on veut traverser les terres, c'est tout de suite un peu plus compliqué. Pour aller de Iwakuni à Izumo, je garde le souvenir de grands détours et de nombreux changements, et de très longues attentes dans les gares pour attraper un train ne passant que deux ou trois fois par jour... Pourtant, rien qu'à voir la carte, ces deux villes sont juste à côté l'une de l'autre.
Quelques gares où j'ai du poireauter... Certaines gares étaient si petites qu'il n y avait absolument personne. ( et quand je dis personne c'est bien personne, pas même des employés). Du coup j'avais la gare pour moi tout seul. Dedans je suis tombé sur un livre d'or/ cahier de réclamations très intéressant :
Arrivé à Izumo, j'ai posé mon sac de couchage dans un grand parc pour dormir à la belle étoile. J'étais parti à la sauvage...
Le lendemain, je me lève avec le soleil...
Arrivée de très bon matin au magnifique sanctuaire d'Izumo.
Ici la spécialité c'est les noeuds...
Après Izumo, je me suis dirigé vers la très belle ville de Matsue.
Son lac.
Son château tout noir.
Sa très belle vue sur le lac depuis le sommet du château tout noir.
Voilà, je vous laisse sur ces dernières images de Matsue, et je vais aller ranger mes vieux albums dans le grenier.... ( boh allez on fait comme si!...)
voir l'article
J'ai donc ressorti du placard mes vieux albums photos, et me suis amusé à refeuilleter les pages un peu jaunies de ce passé pas si ancien... Enfin plus exactement, je suis allé dans "explorer" et j'ai cliqué sur "Mes documents", "Japon Kyoto", et ai ouvert le dossier "photos", qui contient toutes les images au format jpg de mon année à Kyoto... Mais avouez que dit comme ça, ça perd tout de suite tout son charme...
Je me suis surtout aperçu d'un oubli fondamental. Ce fameux dernier voyage à Shimane, dont je vous parlai l'autre jour, je n'en ai laissé aucune trace dans mon précédent blog. J'avais commencé le récit du dernier voyage avant le retour en France jusque Hiroshima, mais je me suis arrêté là.
http://lucaskyoto.canalblog.com/archives/2009/08/31/14908716.html#comments
Il est donc bien temps que vous sachiez la suite. Après Hiroshima, je me suis d'abord rendu à Iwakuni, pour ensuite traverser les terres et rejoindre le côté mer du Japon.
Quelques photos d'Iwakuni :
A vrai dire Iwakuni c'était juste un pont. Un pont très connu, mais juste un pont quand même...
Après Iwakuni, je prends donc le train pour rejoindre la préfecture de Shimane. Autant les lignes ferroviaires sont très développées le long des côtes, quand on veut traverser les terres, c'est tout de suite un peu plus compliqué. Pour aller de Iwakuni à Izumo, je garde le souvenir de grands détours et de nombreux changements, et de très longues attentes dans les gares pour attraper un train ne passant que deux ou trois fois par jour... Pourtant, rien qu'à voir la carte, ces deux villes sont juste à côté l'une de l'autre.
Quelques gares où j'ai du poireauter... Certaines gares étaient si petites qu'il n y avait absolument personne. ( et quand je dis personne c'est bien personne, pas même des employés). Du coup j'avais la gare pour moi tout seul. Dedans je suis tombé sur un livre d'or/ cahier de réclamations très intéressant :
Arrivé à Izumo, j'ai posé mon sac de couchage dans un grand parc pour dormir à la belle étoile. J'étais parti à la sauvage...
Le lendemain, je me lève avec le soleil...
Arrivée de très bon matin au magnifique sanctuaire d'Izumo.
Ici la spécialité c'est les noeuds...
Après Izumo, je me suis dirigé vers la très belle ville de Matsue.
Son lac.
Son château tout noir.
Sa très belle vue sur le lac depuis le sommet du château tout noir.
Voilà, je vous laisse sur ces dernières images de Matsue, et je vais aller ranger mes vieux albums dans le grenier.... ( boh allez on fait comme si!...)
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