vendredi 25 février 2011

Chine

Petit message pour vous signaler une interruption temporaire de la rédaction de ce blog.

Je m'en vais en Chine à partir d'aujourd'hui. Retour prévu le 12 mars.

A bientôt!

jeudi 17 février 2011

Kawagoe.

 Petite excursion en dehors de Tokyo pour se changer les idées après la fin des exams. Destination Kawagoe, une ville située à quelques dizaines de kilomètres au nord de Tokyo, que l'on surnomme "la petite Edo" d'après l'ancien nom de la capitale.

 Ici sont présevés des bâtiments qui donnent un aperçu du Tokyo d'il y a deux cents ans.

C'était mieux conservé que ce que j'imaginais. Il est vraiment rare au Japon de pouvoir trouver un tel alignement de maisons anciennes. Dommage qu'ils n'aient pas fait les rues piétonnes par contre, parce qu'avec la circulation interminable des voitures on avait un peu de mal à se transporter dans le passé...

On trouve quand même quelques petits havres de paix, un peu à l'écart du tumulte de la vie moderne.


 Je n'ai jamais vu une statue bouddhique aussi macabre. En Europe, on a l'habitude de voir un Christ plus vrai que nature agonisant sur sa croix, mais dans la tradition bouddhique il est peu courant de montrer avec un tel réalisme la souffrance et la privation. Si il faut méditer et se priver jusqu'à ressembler à ça, je crois que je vais y réfléchir à deux fois avant de tenter d'atteindre l'éveil...


Un toit poilu.

mercredi 16 février 2011

Neige fondue et examens finis.

 J'ai parlé trop vite la dernière fois quand j'ai dit que la neige était terminée. Lundi soir il a neigé toute la nuit.

Le lendemain je suis malheureusement sorti de chez moi un peu tard pour admirer le spectacle. Il était environ midi, et le soleil rayonnant avait déjà bien entamé son boulot.
 Il y avait tout de même quelques restes par-ci par-là, notamment dans ce sanctuaire tout près de mon université.

 Il aurait sans doute été préférable de voir tout ça sous un épais manteau blanc, mais j'ai trouvé que la neige en train de fondre aussi ça avait de l'allure.

On entend le ruissellement continu de la neige qui s'efface lentement du haut des toits et du sommet des arbres. Le sol est encore bien blanc par endroits, mais on a l'impression que tout cela pourrait disparaître à n'importe quel moment. C'est comme si le sanctuaire lui même était en train de fondre, dans un profond sentiment de sérénité.






Après cette petite visite au sanctuaire, direction l'université où de curieuses figures ont fait leur apparition :
 Exposition de sculpture neigeuse improvisée.

Je ne sais pas qui a fait ça, mais c'est quand même un cran au dessus du traditionnel bonhomme de neige. Ils sont quand même fous ces Japonais... Talentueux certes, mais fous...

Bon, trève de distractions et retour aux choses sérieuses : la raison pour laquelle je me suis rendu à l'université hier, c'est quand même pour y passer mon dernier examen du semestre.

'Fiou, c'était dur... C'était un cours consacré à la politique japonaise. Sauf que pour l'exam il fallait commenter un article qui ne parlait que d'économie. Pas tout compris là... C'est comme avoir appris l'italien pour converser avec un Chinois. L'exam n'avait strictement rien à voir avec ce qui avait été vu dans le cours, mais j'ai quand même essayé de "mettre en relation", de manière très tirée par les cheveux il faut l'avouer...

 Je pense que le prof voulait surtout voir comment les élèves réagiraient à son sujet tordu. Qu'ils sont cruels parfois. Donc voilà, pour résumer je pense que la seule chose à dire maintenant c'est "on verra bien". Mais c'est un peu dommage, j'avais l'impression d'avoir bien assimilé le cours, et surtout d'avoir enfin compris quelque chose à la politique japonaise, qui ce que ce pays compte de plus ésotérique après le bouddhisme.

Enfin bon, tout ça est enfin terminé, et c'est le principal!

mardi 15 février 2011

Croisière sur la Sumida-gawa

 Départ du jardin Hama-rikyû pour une croisière sur la rivière Sumida, qui parcourt Tokyo du nord au sud.


 Le "Rainbow bridge" qui relie Tokyo à l'île artificielle d'Odaiba.

Rien à signaler ensuite sur le trajet jusqu'au nord de Tokyo. Je voudrais pas faire du chauvinisme, mais c'est pas vraiment les bords de Seine la rivière Sumida... Donc pas grand chose à regarder, mais au moins il refait beau et c'est très agréable.

 Nous approchons du point d'arrivée et la Tokyo Sky Tree commence à pointer son nez.


 
Arrivée à Asakusa.

dimanche 13 février 2011

brrrrr....

Images rares, de la neige à Tokyo.

 Ces derniers temps, la nature a l'air de s'emmerder. Ca ne lui suffit plus de nous apporter le beau temps 24h/24, elle s'amuse à faire des petites variantes. Ambiance Sibérie le matin et chaleur printanière pour l'après-midi. C'est bien gentil, mais du coup je dois me traîner le pébroc toute la journée pour rien...

Ces deux derniers jours, elle a essayé d'ajouter un peu de neige, un truc auquel on avait pas encore eu le droit cet hiver.

Ajoutez à cela les petites secousses sismiques de l'autre jour, on a vraiment l'impression que dame nature est en train de s'amuser à Tokyo.

Donc si la nature a vraiment l'intention de s'éclater à Tokyo faut pas qu'elle se gêne. Mais au moins qu'elle nous prévienne, parce que nous on se casse si c'est comme ça...


jeudi 10 février 2011

Les Japonais parlent aux Russes.

L'autre jour, je suis allé à l'ambassade pour aller chercher mon visa pour la Chine ( au cas où vous ne saviez pas ).
J'étais donc dans le quartier d'Azabu-Juban, là où sont concentrées toutes les ambassades, et j'assiste à ça :

 Chouette, une manif nationaliste!!

 Même avec l'extrême droite japonaise, normalement on est pas censé craindre grand chose. C'est juste qu'ils font beaucoup, beaucoup de bruit avec leurs hauts-parleurs, et que bien sûr on se sent quand même légèrement indésirable en tant qu'étranger. Pour les forces de l'ordre en tout cas, ils avaient mis le paquet. Sans doute deux fois plus de policiers que de manifestants.

 A côté du drapeau japonais actuel le drapeau avec le soleil rayonnant, qui symbolise le Japon en guerre... Tout un programme.

Dans les manif nationalistes ils en veulent toujours un peu à tout le monde qui n'est pas Japonais, mais cette fois-ci ils en avaient surtout contre les Russes.


L'objet du litige : les îles Kouriles, que les Japonais appellent "territoires du Nord" ( Hoppô ryôdo).

L'URSS s'est emparée de ces territoires juste avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Si je me souviens bien, c'était seulement quelques jours après l'explosion de la bombe à Hiroshima et Nagazaki. L'Empereur avait anoncé la capitulation du Japon, mais les documents officiels n'avaient pas encore été signés. ( je me souviens plus bien des détails, un peu la flemme de chercher...)

Pour le Japon, ces territoires ont donc été occupés illégalement car la guerre était terminée. Pour l'URSS en revanche, le Japon était encore en guerre au moment de l'annexion, donc il n y a pas de mal à aller piquer deux trois îles à son ennemi...

Voilà pour le problème des territoires du nord en très très gros. A cause de ce petit différend frontalier, aucun traité de paix n'a finalement été signé entre le Japon et la Russie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.


Le moment fort (si je peux me permettre cette expression) de la manifestation de l'autre jour. Une petite délégation de nationalistes avec un grand drapeau japonais se détache du cortège pour aller se rendre devant l'ambassade de Russie, et là il déballent leur discours : "allez s'il vous plait, rendez-nous les territoires du Nord. C'est vraiment pas sympa ce que vous avez fait, maintenant ça suffit..."

Il sont bien encadrés par les policiers, mais tout se passe dans l'ordre et la discipline. Une fois le speech terminé, le porte-parole et le porte-étendard rejoignent la foule des manifestants.

Je ne sais pas si Moscou aura entendu cet appel. A mon avis cette petite incursion a dû passer pratiquement inaperçue dans le brouhaha de la manifestation.  En tout cas j'ai trouvé ça très intéressant cet espèce de petit rituel. Tout semblait très codifié, on aurait dit une cérémonie dans un temple bouddhiste. Cet aspect procédurier jusque dans une manif d'extrême droite, je ne sais pas si je dois trouver ça inquiétant ou rassurant.
Mais bon il faut pas croire que tout s'est fait dans le calme et la discipline. Avant tout, c'était quand même un sacré bordel cette manif. La police avait donc sorti les gros moyens pour arrêter les agités.

Allez vas-y Pikachu, arrête-les tous!!!

lundi 7 février 2011

Magouilles ancestrales et modernité inquisitrice.

Maintenant que ça commence à se calmer au niveau des exams et des rapports, je commence à avoir un peu plus de temps à consacrer à l'écriture de ce blog.

Je commence à redevenir un peu plus attentif à ce qui se passe autour de moi aussi. En ce moment, un véritable tsunami ravage le monde des sumos ( pour reprendre la métaphore climatique couramment employée par la presse française à chaque fois qu'il s'agit de parler du Japon).

Un tabou ancestral dans le monde du sumo vient d'être mis au grand jour : la pratique qui consiste à s'arranger au préalable pour savoir qui va remporter tel ou tel match, et donc à acheter sa victoire ou à vendre sa défaite. Apparement ça fait déjà longtemps que des rumeurs se colportent sur l'existence de telles pratiques, mais comme jusqu'ici il n'y avait pas de preuves tangibles, l'affaire était plus ou moins étouffée... Un petit billet glissé dans la couche culotte de l'adversaire juste avant le match, c'était vite fait et très discret ( je vais pas entrer plus dans les détails, car j'en sais pas plus et je ne suis pas sûr de vraiment vouloir en savoir plus).

Mais cette fois-ci les choses sont bien différentes. Ils ont été pris en flagrant délit les sumos. L'arme du crime : un texto.
Les magouilles ont été faites par téléphone portable et les messages compromettants interceptés. Pour la première fois, on a une preuve tangible de cette pratique ancestrale, dont tout le monde avait connaissance sans jamais oser en parler.

Quand on parle du Japon, on oppose souvent la tradition à la modernité. Je trouve quand même ça assez ironique que ce soit un téléphone portable, objet omniprésent au Japon et symbole par excellence de la modernité de ce pays, qui ait été à l'origine d'un tel raffut dans un sport national déjà vieux de plusieurs centaines d'années.

Je ne sais pas si vous en avez beaucoup entendu parler, au Japon ils disent que cette histoire de sumos magouilleurs fait pas mal de bruit à l'étranger. En tout cas ici, ils ne parlent que de ça à la télé. Ca a fait tellement de bruit cette histoire qu'ils ont été contraints d'annuler tous les tournois pour le mois de mars. La dernière fois qu'une compétition de sumos a été annulée, c'était il y a 65 ans, et pour une raison tout autre qu'un simple petit SMS : la restruction du stade détruit par la guerre n'était pas achevée.


Rien à voir avec l'histoire des sumos, mais aujourd'hui j'ai encore eu un petit choc tradition/ modernité comme je croyais ne plus pouvoir en avoir après tout le temps passé ici.
Voici ce que j'ai vu au beau milieu d'un quartier  résidentiel, apparamment sans âme et comme il en existe sans doute des centaines et des centaines :
Une cérémonie de purification du terrain, que l'on fait habituellement avant de débuter une construction quelconque. Comme ça on est sûr que l'édifice à venir sera bien protégé par les dieux Shinto...
J'avais déjà entendu parler de ce genre de rituel, mais c'est la première fois que j'en vois un de mes propres yeux.

Contrairement aux villes européennes, il ne reste à Tokyo pas beaucoup d'édifices historiques. Pourtant quand on assiste à ce genre de cérémonies on se rend compte que la tradition est toujours vivante, même là où on a l'impression qu'elle a complètement déserté les lieux. En fait les Japonais et la tradition, c'est un peu comme ces gens du Nord qui ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors.