vendredi 31 décembre 2010

Un ange passe.

A la veille du nouvel an, j'ai fait une rencontre déterminante.

C'était hier, une apparition divine.



Je sortais de l'ascenceur, et elle était là, dans le hall d'entrée de la résidence.


Personne ne semblait la remarquer, mais moi je n'avais d'yeux que pour elle.


Le courant est tout de suite passé entre nous. Elle est même venue s'installer chez moi.


Maintenant, elle fait complètement partie de ma vie à Tokyo. C'est, c'est...

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mardi 28 décembre 2010

Nouveau look!

Grand nettoyage de printemps avant l'heure, avec un nouveau logo!

Un grand merci à mon frère Thomas, qui a réalisé le logo idéal : Kyoto d'un côté et Tokyo de l'autre. Sans vouloir renier mon passé kyotoïte,  c'est vrai que ça manquait une petite image pour illustrer la ville de mon présent; Tokyo. L'oubli est désormais réparé, avec ce logo où on peut voir Kyoto et Tokyo rejoindre un même point de fuite ( un même futur peut-être ? ).
Et c'est mignon aussi ce petit bout de France qui se pointe dans un coin ( merci de ne pas avoir tronçonné la Picardie) :D

Donc encore un grand merci pour ce logo Thomas, et désolé de ne pas avoir consulté ma boîte hotmail plus tôt. ( ça faisait une semaine que le mail était arrivé), j'espère que tu ne t'es pas trop demandé ce que j'avais fait de ton logo... En tout cas, le voilà maintenant à la place qui lui convient le mieux.

lundi 27 décembre 2010

Yokohama

 Visite à Yokohama, la ville portuaire et cosmopolite située juste à côté de Tokyo. On commence par le quartier chinois, l'un des plus grands du monde.

 On enchaîne par le port...


 L'embarcadère pour les ferrys est aussi un des lieux de promenades les plus sympathiques de tout Yokohama, avec une vue magnifique sur toute la baie. Il paraît que l'architecte s'est inspiré de la morphologie des baleines pour concevoir cet endroit...

 Les docks, reconvertis en galeries marchandes.
 Pour finir, les belles illuminations à Minato Mirai.

dimanche 26 décembre 2010

Pas faute d'avoir essayé...

On peut pas dire, ils ont quand même fait des efforts. C'est donc pas faute d'avoir essayé, mais décidément non, Noël au Japon, ça ne prend toujours pas...


jeudi 23 décembre 2010

Voyage dans le temps.

 En cette veille de veille de Noël, je me suis rendu avec des amis de Komaba au "Tatemono-en", littéralement le "jardin des bâtiments".
Situé à l'Ouest de Tokyo, il s'agit d'une annexe en plein air du musée de l'histoire de Tokyo. On y trouve des édifices datant d'époques différentes, qui ont été démontés puis reconstruits à cet endroit pour être préservés des ravages du développement tentaculaire de Tokyo après la seconde guerre mondiale.


 Comme vous pouvez le remarquer, il faisait encore un temps magnifique. Il y avait même quelques arbres qui faisaient de la résistance et déployaient encore toutes leurs belles couleurs automnales, à deux jours de Noël...
En Europe ça doit pas être difficile de se sentir à quelques jours de Noël, avec toute la neige qui est tombée ces derniers temps. Mais ici, on a du mal à croire que papa Noël est censé passer bientôt.

 Des fêtes et du beau temps, on passe sans transition à une sombre histoire de meurtre qui a marqué le Japon d'avant guerre. La résidence que vous voyez ici a appartenu à Takahashi Korekiyo, ministre des finances durant les années 30. Il s'est fermement opposé à la montée du militarisme, en se prononçant notamment en faveur d'une importante réduction du budget militaire du Japon.

 Le 26 février 1936 ( date que les petits Japonais apprennent à l'école), Takahashi est victime d'un complot organisé par l'armée et visant à éliminer tous les hommes politiques gênants. Il est assassiné chez lui. La maison était situé autrefois dans un endroit différent, mais la chambre où a été commis le meurtre est resté telle quelle.

La raison pour laquelle cette date est considérée comme si importante au Japon, c'est qu'elle légitimise une certaine vision de l'histoire selon laquelle l'ensemble de la population japonaise, hommes politiques y compris, auraient été les victimes de la prise du contrôle par quelques militaires fanatisés. Ce seraient les militaires qui, agissant de plus en plus indépendamment du pouvoir central, auraient entraîné le Japon dans une guerre dévastatrice.

L'avantage d'une telle vision de l'histoire, c'est que ça évite une réflexion douloureuse sur le passé. Le Japon n'a officiellement plus d'armée avec l'article 9 de la Constitution d'après guerre ( article selon lequel le Japon affirme renoncer éternellement à la guerre). Le mal étant censé avoir disparu, il n'est donc plus la peine de se poser les questions embarrassantes...


Enfin puisqu'il fait si beau on va nous aussi éviter de se poser trop de questions, et on continue notre promenade ensoleillée dans le Tokyo des années 30.

 Il faut s'imaginer tous ces bâtiments noyés parmi des milliers d'autres. Parce que de les voir comme ça isolément au beau milieu de nulle part, c'est vrai que ça fait un peu western...

 Ben ouais, apparemment Sony ils ont pas commencé avec la playstation.
Les bains publics à l'ancienne.


 Bâtiment intéressant qui mélange des éléments d'architecture traditionnelle japonaise avec des éléments plus modernes.
 Le tram, qui circulait avant partout dans Tokyo.

 Ca c'est du vieux...

Brusque retour dans le Tokyo moderne, gare de Musashi-Koganei.

mercredi 22 décembre 2010

La vache!

L'autre jour, j'ai eu le droit à une petite incursion dans l'univers délicieusement kafkaïen de l'entreprise japonaise.

C'est assez compliqué d'expliquer comment j'ai atterri là, mais pour faire simple disons que je me suis trouvé un petit boulot de très très courte durée. Il s'agissait de faire un enregistrement en français pour le spot publicitaire d'une entreprise souhaitant exporter son produit vers la France. ( seulement la voix hein, n'allez pas m'imaginer en train de porter l'un de ces costumes ridicules que l'on voit en permanence à la télé japonaise).

Le produit en question, c'est un purificateur d'eau destiné aux vaches, et leur permettant de faire un lait de meilleur qualité. Le texte à lire devant le micro expliquait donc comment le purificateur enrichissait l'eau de plein de minéraux comme le calcium ou le magnésium et aidait ainsi les vaches à résister aux bactéries coliformes et autres parasites peu désirables... ( si ça se trouve, ma voix va être diffusée dans toutes les fermes de Picardie, dingue!!). Voilà pour le décor déjà peu banal.

J'arrive donc dans la salle d'enregistrement et me prépare à parler passionnément des vaches, mais il y a un tout petit problème. La traduction française du texte contient quelques fautes, pas hyper nombreuses mais quand même assez gênantes : "vache" qui devient par endroits un mot masculin, ainsi que quelques anglicismes pouvant prêter à confusion. ( par exemple le verbe "offrir" utilisé au sens anglais de "proposer", pas super quand on cherche à vendre un produit.)

Par conscience professionnelle (si si, même pour un boulot éphémère), je signale ces quelques fautes et demande la permission de les corriger lors de la lecture du texte. Je pensais aider, mais ça y est, je venais de perturber toute la belle organisation. Il faut en référer au client pour savoir si je peux obtenir le feu vert pour corriger. Donc en attendant de pouvoir joindre le client, on me demande d'enregistrer une première version, dans laquelle je dois lire le texte tel quel, avec toutes ses erreurs. C'est stupide mais c'est comme ça. Au Japon, avant de prendre une initiative quelconque il semble qu'il faille d'abord agir scrupuleusement selon les règles imparties. Après si il y a possiblité de faire un changement quelconque on le fait, mais pas sans avoir obtenu l'accord de la hiérarchie. C'est pas trop gênant à ma petite échelle, où il suffit juste de relire un texte de 2 minutes à peine. Mais s'il faut toujours tout faire d'abord selon les indications du boss, avant de tout refaire pour apporter les modifications nécessaires... je n'ose pas imaginer le gaspillage de temps et d'énergie sur des travaux de plus grande envergure.

Le client donne enfin son accord pour faire les corrections. Je fais donc les changements nécessaires sur le texte et on enregistre une deuxième version. Un nouveau problème se pose alors. Dans le nom du produit, il y a le mot "kenkô", qui signifie "la santé" ( ben oui, ça sert à rendre les vaches en meilleure santé). Le "ô" de "kenkô" indique qu'il s'agit d'un "o" long. Sauf que comme il n y a pas de distinction entre voyelles courtes et voyelles longues en français, j'ai prononcé "kenko" au lieu de "kenkô". Je trouvais que ça s'insérait mieux dans le rythme de la phrase française de cette manière.

La personne en charge de l'enregistrement ne comprenait pas le français, mais elle avait bien remarqué que je ne prononçais pas le mot "kenko" à la japonaise. Je lui ai donc expliqué pourquoi j'avais trouvé préférable de franciser la prononciation, mais cet élément que je considérais comme un détail s'est alors transformé en un problème majeur :
-Oui, j'ai bien compris, mais c'est vraiment trop important. Il faut demander au patron.

Quinze minutes plus tard, le patron arrive donc dans la salle d'enregistrement pour tenter de trouver une réponse à la question existentielle : faut-il prononcer le ô long ou court?

On fait plusieurs essais avec différentes phrases extraites du texte où apparait le nom du produit. La décision tombe finalement : va pour la prononciation à la japonaise. Du coup ça s'intègre moins bien dans le texte en français, mais ça confère un esprit plus samurai à l'eau des vaches.

A lire l'article, on dirait que j'ai passé ma journée dans la salle d'enregistrement, mais en fait tout était bouclé en moins d'une heure. Encore heureux que les Japonais soient bien organisés, parce que sinon ils ne s'en sortiraient jamais. Enfin organisé et protocolaire, sans doute que les deux doivent aller un peu de paire...

Au final, pour 7000 yen j'ai juste eu à corriger cinq fautes et à lire quelques phrases. En bonus, j'ai même eu un aperçu de comment les choses se décidaient dans l'entreprise japonaise, et les bases d'une gloire future dans toute la Picardie. Sûrement le petit boulot le plus rentable jusqu'à présent.

dimanche 19 décembre 2010

Le rocher qui m'a mis à plat

Désolé pour la petite absence, ces derniers temps j'étais écrasé par un énorme rocher. Dans mon cours de droit et espace international ( le fameux), j'avais un rapport à écrire au sujet de la dispute anglo-espagnole pour la possession du rocher de Gibraltar.

En fait le sujet était plus ou moins libre. Il y a quelques grands thèmes que le professeur veut absolument que les élèves abordent, mais dans l'ensemble le choix reste très libre. Surtout pour moi en tant qu'étudiant en échange, le professeur m'a vraiment laissé faire ce que je voulais. ( ce qui soit dit en passant ne facilite pas vraiment les choses...).

Les disputes territoriales en Asie, c'est vraiment pas ce qui manque. Mais je me suis dit que ça serait sûrement un peu difficile de traiter un sujet concernant l'Asie orientale, je me perdrais sans doute parmi la multitude d'ouvrages écrits en japonais sur le sujet. Alors je me suis dit que ça serait plus simple de choisir un sujet se rapportant à l'Europe. Comme ça je peux me baser des sources écrites en anglais ou en français, et en plus ça me permet de présenter à mes camarades japonais un sujet qu'ils ne connaissent pas forcément très bien. Je pensais que ça serait plus facile comme ça. Grosse, grosse connerie de ma part...

Premier inconvénient : que ce soit en anglais ou en japonais, pratiquement impossible de trouver un bon livre au sujet de Gibraltar quand on est au Japon. Ensuite, quand enfin on a trouvé quelques chose d'à peu près fiable, c'est à partir d'ici que commence le vrai calvaire : si on lit directement en japonais, certes ça prend un peu plus de temps pour comprendre, mais au moins au moment d'écrire son rapport il suffit de réutiliser les expressions clés et de reformuler un peu le tout. Mais quand on lit en anglais ou en français, il faut trouver les bonnes traductions japonaises pour les expressions clés, et ça ça prend un temps fou... Par exemple, comment traduire en japonais des nuances aussi subtiles que indépendance, autonomie, ou autodétermination?
Autre point où c'est vraiment le bordel : il faut japoniser tous les noms propres. Alors que l'on se mette d'accord, on parle bien du rocher de Jiburarutaru (Gibraltar) , qui est revendiqué par la Supein (Espagne), mais actuellement détenu par l'Igirisu (Angleterre), depuis le traité de Yutorehito (Utrecht) datant de 1713. Suite à la fin du régime de Furanko (Franco), le processus de Buryusseru (Bruxelles) a permis de renouer le dialogue entre les deux pays... arrghhhh

Je me suis rendu compte d'un truc en devant écrire ce rapport, c'est que le japonais est une langue vachement précise, contrairement à ce qui est souvent dit. Avec ses phrases parfois sans sujet et ses verbes qui ne se conjuguent pratiquement pas, le japonais a la réputation d'être une langue des plus ambiguës. Mais dès que l'on traite d'un sujet un peu techique, je trouve que cette langue atteint une précision inégalée. Par exemple à un moment dans mon rapport il était question des obstacles à la libéralisation du trafic aérien dans l'Union européenne. Et ben je peux vous dire que j'ai souffert pour traduire ça en japonais. Même si vous ne trouvez pas les expressions exactes pour se reférer à votre sujet, il est bien sûr toujours possible de comprendre ce dont vous parlez. Mais vous donnez plus l'impression d'être en train de décrire une partie de Mario Bros avec des carapaces volantes vous attaquant dans tous les sens que de faire vraiment l'analyse des obstacles à la libéralisation du trafic aérien.

Donc voilà, il y a des moments dans mon rapport où j'en ai vraiment sué pour trouver les expressions adéquates. Il y a d'autres passages où j'étais un peu moins motivés, qui doivent sans doute donner une impression de " le droit international expliqué par Mickey". C'est pas grave, on va pas y passer la vie non plus! Pour le moment c'est rendu, et c'est le principal!

jeudi 16 décembre 2010

Marunouchi

Hier, j'ai eu l'occasion d'assister à une visite guidée très instructive du quartier de Marunouchi.

 Marunouchi est le quartier d'affaires situé à l'est du palais impérial ( sur la photo juste en dessous du gars en costard).

La plupart des gratte-ciels de Marunouchi sont détenus par la branche immobilière de la très puissante société Mitsubishi. La présentation a d'ailleurs commencé dans un des locaux principaux de la firme.

Ca fait plaisir en tout cas de voir que l'empire Mitsubishi se porte apparemment si bien, parce que leur filiale bancaire est actuellement en charge de mes précieux yens...

 Petite explication des nouveaux dispositifs d'économie d'énergie actuellement expérimentés dans l'immeuble.

Après avoir expérimenté les méthodes de climatisation les plus écolo et les plus à la pointe de la technologie,  visite dans le froid du quartier de Marunouchi.


Et je vous laisse ici, parce que c'est pas le tout, mais j'ai un énorme travail à rendre pour la semaine prochaine...

mercredi 15 décembre 2010

Les tengû de Takao

 Quelques images restées en rab de ma visite d'il y a trois semaines au mont Takao.
 Les tengû, démons vivant dans la montagne... Il paraît que leur apparence; le grand nez, les grands yeux, les grandes oreilles, serait une caricature de l'homme occidental.

C'est probable, quand on pense que l'Etat japonais s'est construit par le Sud et que le Nord a longtemps été occupé par des tribus venues de Sibérie, les emishi.







Voilà, là je fais mon numéro du barbare occidental...