dimanche 28 août 2011

Il est revenu le temps des cathédrales...

 Elle semble déjà bien loin l'époque où toute la ville de Tokyo était devenue plus sombre après le 11 mars.

 Même si les mots d'odre de "penser aux victimes" et "économiser l'électricité" restent en théorie, Tokyo semble avoir totalement retrouvé son scintillement d'antan.

Les idoles de la société de consommation ont retrouvé leur place dans leurs autels cathodiques. Sur cette cathédrale de néons située juste en face de la gare de Shibuya, on peut même lire l'inscription sacrée : " Le shopping redonne de l'énegie au Japon ".



Ca n'a rien à voir, mais il faudra dire à Sarkozy que Khadafi n'est plus en Lybie.

samedi 13 août 2011

Kan, Ozawa, et les autres.

Encore une longue période d'inactivité. C'est assez facile d'écrire quotidiennement quand on prend l'habitude, mais dès qu'on lâche un petit moment ça devient très difficile de s'y remettre. En espérant que je sois bien reparti sur les rails pour cette fois.

Ca n'a pas été très facile de trouver le temps d'écrire récemment, avec les derniers rapports à rendre pour l'université et mon stage qui vient de commencer à l'ambassade de France.

Déjà deux semaines que ça a commencé, et je n'ai bien sûr pas vu le temps passer. Avec tout le respect que je dois aux victimes, c'est vraiment une chance de faire un stage à l'ambassade de France pendant une période aussi décisive pour le Japon. Les Japonais commencent à se remettre de la catastrophe, et sont désormais en train de réfléchir à l'après 11 mars 2011. Comment reconstruire les régions dévastées par le séisme et le tsunami? Que faire du nucléaire? Est-ce qu'il ne serait pas temps de changer le système politique actuel?

Toutes ces questions que les Japonais se posent actuellement, je suis amené à me les poser aussi. Politiquement c'est aussi très riche en ce moment, avec la perspective d'un nouveau (énième) changement de premier ministre à la fin du mois. C'est assez marrant d'ailleurs de spéculer à ce sujet avec les gens de l'ambassade, sachant que les Japonais n'ont qu'un intérêt très limité pour la politique. Alors que Sarko ou Fillon ont souvent leur place dans les conversations des Français, il est vraiment très rare d'entendre les Japonais parler de Kan ou d'Ozawa. Du coup, il est d'autant plus étrange de parler quotidiennement en français, un peu à la manière d'une conversation de comptoir, de ces hommes politiques japonais qui ne passionnent pas vraiment les Japonais eux-mêmes.

Est-ce que Kan va démissionner? Est-ce que Ozawa va tenter une scission au sein du parti? Est-ce que Noda va se présenter? Est-ce que Kaieda va encore craquer?

Voilà pour le genre de questions qu'aucun Japonais normalement constitué n'est susceptible de se poser, mais qui préoccupent les gens de l'ambassade en ce moment.


vendredi 29 juillet 2011

Attrapez-les tous!

L'été au Japon, c'est aussi l'invasion de toutes sortes de bestioles.

 Même si je n'ai pas de photos à vous montrer, il ne faut pas oublier de mentionner les cigalles que l'on entend chanter sans arrêt. Ca fait un peu drôle d'ailleurs pour un Français d'entendre ce bruit si bucolique et provençal en plein coeur d'une ville comme Tokyo.

 Avec tout ce bestiaire, il y a largement de quoi remplir mon Pokédex je vous dis... Allez vas-y, attaque mégacorne!


Sur ce, on va laisser tout ce petit monde là tranquille et vaquer à d'autres occupations. Parce que c'est marrant les insectes, mais ça va bien deux minutes.

jeudi 28 juillet 2011

Le mois des lettres.

Quelques photo en vrac prises au cours de ce mois de juillet...
De la même manière que juin se disait autrefois "le mois sans pluie", le nom traditionnel pour le mois de juillet c'est "le mois des lettres".

J'avoue n'avoir aucune idée de la signification de ce nom cette fois-ci. Peut-être que comme il fait trop chaud pour mettre un pied dehors, c'est une période propice à l'écriture chez soi. Ou alors sans doute par rapport aux cartes postales de vacances, mais je doute que cette tradition soit ancrée depuis très longtemps dans la culture japonaise...

En tout cas, je vais être fidèle au sens traditionnel du mot "juillet", et me mettre de ce pas à la rédaction de mes fichus rapports de fin d'année. Avec les 16 000 caractères que je dois écrire en tout, je pense que l'on peut difficilement honorer le mois des lettres mieux que ça...









mercredi 27 juillet 2011

Nan mais vous y avez cru??

A refaire des maths, je remue pas mal de souvenirs d'école jusque là cachés dans les tréfonds de ma mémoire. Les maths m'en auront tellement fait voir en primaire que je n'aurais pas été mécontent de les laisser pourrir là où je les avais laissés : dans l'oubli. Ce réapprentissage prend donc en quelque sorte la forme d'une introspection. Je fouille dans mon passé pour voir quelles ont pu être les raisons d'un tel refoulement. Peut-être que je vais bien finir par tomber sur le souvenir qui va tout débloquer, et m'aider à me débarrasser pour toujours de cette hantise des chiffres.

Prenons par exemple le souvenir d'un cours de géométrie de CE1, en tout début d'année. Nous venions de terminer un exercice pour cette première leçon de l'année, et un élève lève la main pour poser le genre de question existentielle qui trouble tous les élèves de primaire : "M'sieur, m'sieur, dans quel cahier il faut coller la feuille?".

On avait un cahier d'une couleur spécifique pour chaque matière. Il y en avait un vert et un rouge, mais je ne me souviens plus à quoi ils servaient. Le cahier de maths en tout cas, je me souviens très bien de sa couleur. Il était gris. Il restait encore d'autres cahiers inutilisés. Je pensais que l'instituteur allait nous dire d'utiliser l'un de ces cahiers vierges pour le dédier à la géométrie. Au lieu de ça, il a proféré des paroles complètement invraisemblables, blasphematoires même pour mes petites oreilles de l'époque : "Vous n'avez qu'à coller l'exercice de géométrie dans le cahier gris, avec les mathématiques".

Mettre la géométrie avec les maths? Voilà qui ne rime à rien. Le français c'est le français, l'histoire c'est l'histoire, les maths c'est les maths, et la géométrie c'est la géométrie. Ca a toujours été comme ça. Les maths je ne pouvais pas supporter, mais la géométrie à la rigueur j'aimais bien. Certes il faut faire des calculs pour bien tracer les figures, mais ça se rapprochait plus du dessin que des calculs froids et abstraits des mathématiques, et le dessin moi j'aimais bien. Pourquoi fondre ces deux matières dans une seule? C'est quelque chose que je ne pouvais pas accepter, une idée qui me semblait complètement saugrenue.

Pourtant les autres élèves dans la classe n'avaient pas l'air plus perturbés que ça. Ils commençaient déjà à dégainer leurs sticks UHU sans broncher pour coller sciemment l'exercice de géométrie dans le cahier de mathématiques. Je ne pouvais pas laisser une telle chose se produire. Je ne pouvais pas laisser la géométrie rejoindre le monde gris des mathématiques. Pour moi cela ne pouvait être qu'une blague. Il fallait que je dise quelque chose;
"Nan, mais vous y avez cru??"

Pourtant au regard que m'a adressé l'instituteur, cela n'avait pas du tout l'air d'être une blague. "Oui Lucas, la géométrie fait partie des mathématiques". Grand silence dans la salle de classe, mais dans mon esprit c'est un cri de désespoir qui retentit. Il n y avait absolument rien que je puisse faire pour empêcher la géométrie de passer du côté obscur. Résigné, depuis ce jour je me suis donc mis à haïr la géométrie comme je l'avais toujours fait pour l'algèbre.

dimanche 24 juillet 2011

L'écran bleu.

En ce dimanche 24 juillet 2011 à midi, le Japon est définitivement passé dans l'ère du numérique.

Programmation spéciale donc pour commémorer la télévision analogique, et aussi pour dire au revoir à ma petite télé qui n'était pas prête pour ce changement.

Pour vous donc, reportage exclusif en immersion 10 minutes avant la fin de la télé hertzienne au Japon.

 La dernière météo, avec des nouvelles du tsunami de ces derniers jours, qui commence à s'éloigner des côtes japonaises.

 Adieu à la télévision analogique en forme de séquence nostalgie; la télé au coeur de la grande épopée humaine...

 11 secondes avant la fin... La crème de la crème ( euh...) de la télé japonaise réunie pour dire au revoir à la télévision hertzienne. En star au centre, Dejika le cerf digital. On le voyait constamment à la télé ces derniers temps dans des spots publicitaires incitant les gens à effectuer le passage au numérique.

Au dessus du compteur, remarquez-aussi le petit logo "アナログ" (anarogu). Quand j'étais à Kyoto il y a deux ans, il apparaissait déjà sur les télés non-équipées pour le numérique. Comme quoi, quand les Japonais veulent mettre en place quelque chose de nouveau, ils s'arrangent vraiment pour que tout le monde le sache bien longtemps à l'avance.

 Deux secondes avant la fin. En voilà une qui a l'air toute ravie de savoir qu'elle va passer à répétition dans les Enfants de la télé version japonaise.

Le compteur indique 0. Fin des émissions hertziennes. Merci ma bonne vieille télé pour tes bons et loyaux services.