mardi 16 novembre 2010

La conquête de l'Est.

Ce week-end, avec un ami japonais rencontré à Paris et maintenant de retour à Tokyo, nous avons fait une excursion dans Tokyo, programmée de longue date. L'objet de la visite, les "saikaihatsuchi", terme que l'on pourrait traduire en français par "aires de redynamisation urbaine". A Tokyo, il existe une disparité assez importante entre l'Est et l'Ouest, que le gouvernement comme les autorités locales sont actuellement en train d'essayer de résorber. Dimanche, nous sommes donc allés faire un tour dans cet Est un peu plus défavorisé. ( avec toute la relativité que peut avoir ce terme dans un pays comme le Japon. On est quand même très loin des favelas de Rio ou même, plus proche de nous, des grands ensembles des banlieues...). Je ne sais plus quand exactement nous avons programmé cette visite. Je crois que ça doit dater du mois de février ou mars, quand nous étions partis faire un tour à la Défense et que nous avons vu ces tours en construction...

Pour revenir au sujet qui nous intéresse, la disparité Est/ Ouest à Tokyo. Il n'a bien sûr jamais existé de "mur de Tokyo" pendant la guerre froide, mais quand on voit la façon dont s'est développée cette ville après la seconde guerre mondiale, on pourrait presque se demander si Tokyo n'a pas connu le même sort que Berlin.

L'Ouest, resté longtemps un peu plus campagnard, s'est métamorphosé en l'endroit le plus dynamique de la ville en l'espace d'une cinquantaine d'années. C'est dans ses quartiers modernes de Shibuya et de Shinjuku, transformés en de véritables paradis de la société de consommation, que tout se passe aujourd'hui.

L'Est en revanche n'a pas vraiment connu cette folie des néons et des grandes tours. Tout y est resté un peu plus vieillot, un peu plus tristounet. L'objectif de la visite, c'était donc d'aller faire un tour parmi certains quartiers très emblématiques de ce recul de l'est, et d'aller voir quels y sont les projets de redynamisation urbaine actuellement en cours.


 Arrivée à la gare de Minami-senjû, située quasi à l'extremité nord-est de Tokyo. Décor apocalyptique.
 Une rue typique de ces vieux quartiers. Des couleurs un peu plus fades qu'ailleurs, mais une vaine tentative d'égayer le tout par de misérables décorations automnales, qui ne font qu'ajouter à l'atmosphère sordide du lieu.

 Exemple d'embellissement : on essaie de faire une belle avenue pleine de verdure à côté des vieilles usines. C'est vrai que le résultat est assez joli, mais est-ce que toute cette gaieté ne va pas s'en aller d'un seul coup une fois l'automne définitivement terminé...
Et de l'autre côté de l'avenue, un joli centre commercial.
Par contre, faudrait voir à pas trop virer dans l'optimisme pour le nom de la rue...

Nous nous dirigeons ensuite vers le phare de la redynamisation de l'est : la Tokyo Sky Tree, dont vous avez déjà eu un aperçu hier.


On peut pas dire, ils ont bien choisi leur endroit paumé pour construire leur nouvelle tour. La tour surgit littéralement des maisons environnantes. Je sais pas si après ils comptent faire une sorte de champs de Mars autour, mais je crois qu'ils vont avoir pas mal de problèmes dans leur tentative de revaloriser le site.

Il ne suffit sans doute pas d'une belle tour pour redonner vie à un quartier, mais on peut quand même espérer que ce projet aura un effet incitatif. Il y a vraiment du boulot en tout cas. Je suis bien curieux ( mais pas pressé ) de voir à quoi l'est de Tokyo ressemblera d'ici une dizaine d'années. 

2 commentaires:

  1. Tu as tout a fait raison, quand tu dis qu'il faut relativiser, je pense que les habitants des favelas seraient trés comptant d'avoir ce type de logement.
    Une fois de plus et je me répète, nous avons l'impression d'être sur une autre planète, ça a beau être le quartier défavorisé, pas un tag, les rues sont propres, avant de parler de modèle Japonais, il faut peut être parler de mentalité japonaise.
    Il serait intéressant que tu nous donne des aspect un peu moins reluisant du Japon, faits divers etc ...
    Enfin, sache que nous ne sommes pas initiés au point de pouvoir traduire ce qui est écrit sur l'abri bus (qui reste aussi intact, à soissons, il y en a un de pété toutes les semaines), merci de ton éclairage sur ce point.

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  2. Ne me dis pas que tu seras encore à Tokyo dans dix ans on avait dit Kobe merde!

    Fred, Donau, peut être pour Danube en allemand on est à l'est mais je crois pas qu'il prend sa source à Tokyo

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