mercredi 17 novembre 2010

C'est toujours ça de fait...

Me voilà  débarrassé d'un gros boulet. Hier a finalement eu lieu ma présentation dans le cours tout pourri dont je vous ai déjà parlé la semaine dernière. Il a donc fallu réimprimer 30 exemplaires de mon script pour donner la version corrigée à tous les élèves, avant de faire la présentation orale.

En fait on était à trois sur l'analyse d'un seul chapitre, et comme je passais pas en premier j'ai pu éviter la grosse rafale de questions. Donc je me plains pas pour cette fois-ci, mais n'empêche que j'espère que la façon dont le cours est organisé va changer pour les prochaines fois. Le chapitre dont nous étions chargés ( ça paraît déjà si loin...) était consacré à la charte des Nations Unies. Il était question de savoir si la charte de l'ONU pouvait être considérée comme une sorte de constitution internationale. Il y avait donc matière à un débat de fond sur des questions vraiment intéressantes, par exemple sur la façon dont l'ONU peut ou doit évoluer.  Au lieu de ça, pratiquement toute la discussion a été passée à essayer de voir quelles étaient les intentions de l'auteur en employant tel ou tel terme. En disant "En revanche", voulait-il signifier une opposition réellement centrale, ou s'agissait-il de quelque chose de plus mineur? 'fin voilà, ce genre de chose...

Comme je l'ai dit la dernière fois, le professeur n'intervient que très peu dans le cours. La discussion est menée par 2 ou 3 élèves doctorants qui se livrent à une espèce d'exégèse du texte, et du coup le cours devient complètement inutile pour le reste de la classe. J'aurais volontiers discuté de toutes les questions soulevées par le texte, mais franchement m'amuser à essayer de décrypter toutes les intentions de l'auteur, c'est pas vraiment mon truc. C'est pas la Bible quand même...

Le prof n'intervient sans doute pas parce qu'il est trop ravi que quelques élèves fassent le cours à sa place, mais franchement si il se sentait une vocation pédagogique quelconque, il pourrait quand même essayer de recentrer le débat sur des thèmes accessibles au plus grand monde. Enfin j'ai l'impression que c'est pas trop l'esprit à Todai en général. Une fois que quelqu'un a élevé la discussion, impossible de revenir un cran en dessous. Personne n'ose, ça donne trop l'air bête. Du coup ça part tout de suite dans des considérations très compliquées sur des éléments finalement pas très importants. Et pendant tout ce temps la grande partie de la classe se tait, parce qu'il vaut toujours mieux ça que de faire l'aveu de son incompréhension.

Enfin bon, maintenant que j'ai fini ce gros travail, j'ai toujours la consolation de m'être acquitté de pratiquement toutes mes obligations pour ce cours. Pour les autres séances, je n'aurai qu'à observer tranquillement dans mon coin ce très bel échantillon de monstruosités académiques produites par le système éducatif japonais.

3 commentaires:

  1. Bon ben je fais comme la majorite des elèves de ta classe: je me tais pour pas faire tâche. Quand même t'as de ces mots..."exégèse" t'exagères t'as péché ça dans le blog à Mr Mousset?

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  2. peut être que les autres étudiants (et par la même occasion ton prof) ont médité sur la citation de Victor Hugo : "le silence est d'or, la parole est d'argent"
    bon juste ce com pour lacher un peu de ma petite culture générale.

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  3. ben exégèse c'était pour montrer l'application un peu religieuse avec laquelle ils se livrent à un exercice aussi complexe qu'inutile.

    Ca serait si bien si ils pouvaient avoir Hugo comme référence, à la place de tous ces politologues dont j'ai jamais entendu parlé...

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