mercredi 29 septembre 2010

A l'université, à la mairie, à la banque, à la boutique de portables...

Aujourd'hui j'ai fait un perfect strike!

En une journée, j'ai réussi à :
-m'enregistrer en tant que résident étranger
-ouvrir un compte en banque
-acheter un téléphone portable

Quand je repense à tous les problèmes que j'ai eu pour faire tout ça à Kyoto, c'est vraiment plus que ce que j'espérais...

Le seul petit problème que j'ai eu, mais ça je m'y attendais, ça a encore été au niveau de mon nom à rallonge. Les Japonais veulent absolument que le nom soit marqué sur tout type de document comme sur le passeport ( Lucas Régis Patrick Froment). J'ai beau leur dire que c'est pas la peine, que les deuxième et troisième prénoms ne servent à rien, ils s'obstinent...
Je remplis donc tous mes papiers avec le nom en version longue, et quasi-systématiquement ils reviennent quinze minutes après pour me dire qu'il y a un problème; que nom est trop long, qu'il n y a pas assez de place pour l'écrire en entier sur les papiers...

"-Ben z'avez qu'à enlever les deuxième et troisième prénoms, ils servent à rien...
-Merci de votre compréhension. Nous sommes vraiment désolés de devoir estropier votre nom de cette manière, nous sommes terriblement confus...
-D'accord, mais je vous assure, c'est vraiment pas grave...
-Il y a cependant de la place pour le deuxième prénom, nous allons tout faire pour que votre deuxième prénom figure sur la carte. Encore une fois, nous implorons votre pardon...
-Ah, euh merci... Bah, faites comme vous voulez..."

Voilà à quoi a pu ressembler une conversation normale aujourd'hui, dans les divers endroits où je me suis rendu.

Les deux jours précédents ont été passé à l'université, dans le programme d'intégration.

Lundi 27 Septembre 2010 :
Comme je l'ai dit ce jour là je suis rentré de Sendai en bus de nuit. J'arrive à 5 heures à la gare de Shinjuku ( il pleut ), et je vais directement à l'université. Je tue le temps comme je peux à essayer de me promener dans le campus sous la pluie, et je pratique la technique bien japonaise du tachiyomi ( lire debout pendant des heures dans un magasin, sans rien acheter ) dans une librairie située à quelques pas de l'université.
10 heures, l'heure fatidique arrive et le cours d'introduction commence. Cette première journée a été assez fastidieuse. Il y a eu le bus de nuit, la pluie, mais aussi et surtout toutes ces explications interminables... Quand on arrive dans une université japonaise en tant qu'étudiant étranger, il faut s'attendre à être considéré comme l'étranger de base qui ne connait rien à rien du Japon, et à qui il faut tout expliquer. Ce qui est assez frustrant quand on a déja vécu une année au Japon, et qu'on apprend la langue du pays depuis plus de cinq ans...

Mais bon, je veux pas passer pour le gaijin arrogant qui fout en l'air tout le programme d'accueil soigneusement préparé par mes hôtes japonais. Donc j'attends patiemment que tout ça se passe, après tout ce ne sont que des formalités... N'empêche que j'ai bien failli pleurer quand, partant du principe qu'aucun de nous ne savait lire un mot de japonais, ils nous ont fait un tutorial pour apprendre à faire "fichier/ imprimer" sur les ordinateurs de la salle info de l'université.

A part ces fascinants tutoriaux, la journée a essentiellement constitué en une lecture à haute voix par différents intervenants japonais de tous les documents qui nous avaient été distribués au cours de la matinée. Cela a concerné différentes choses, de "combien de crédits il faut pour valider son semestre" à "que faire en cas de harcellement sexuel?".

A la fin de la journée ils m'ont tellement convaincu que j'étais un étranger venant d'arriver pour la première fois au Japon que j'ai fini par parler anglais avec tout le monde, y compris les Japonais. Enfin, il faut se dire que c'est ça aussi le Japon. Tout n'y est pas aussi codifié que ce que l'on pourrait croire avec nos stéréotypes occidentaux, mais il y a bien des moments où il faut se comporter conformément à l'image que la société a de nous. Moi, en tant qu'étranger, il m'arrive donc de devoir jouer le rôle du type qui ne connait rien et à qui il faut tout apprendre.

Si jamais je leur dis "non mais je vous assure, c'est pas la peine...", ça risque de dérouter tout le monde. Et si ils se rendent compte que je peux parler japonais il ne vont plus savoir où se mettre. Ils vont juste me répondre "Oh you can speak japanese, that's very good!", et après ça va s'arrêter là, parce qu'ils ne sauront plus dans quelle langue me parler... C'est comme ça, dans les occasions officielles, les Japonais font parfois preuve d'un manque d'adaptation assez effarant.

Cette longue première journée s'est terminée à 20 heures. Je reçois alors avec horreur l'information qu'on doit remettre ça le lendemain... ( je n'ai pas eu accès à mes mails pendant le voyage à Sendai, donc j'avais pas vu le planning), et en rentrant j'écris le message paniqué que vous avez pu lire il y a quelques jours sur ce blog.

Mardi 28 Septembre :

Cette seconde journée d'intégration a fort heureusement été beaucoup plus intéressante que la première. Elle a été assurée entièrement par un professeur anglais qui enseigne à Todai. Donc au moins comme ça on a pu avoir une traduction dans un anglais parfaitement compréhensible de toutes les explications que l'on était censés avoir reçu la veille. ( le prof a résumé en vingt minutes ce que les intervenants de la veille avaient laborieusement essayé d'expliquer en trois heures). En plus il ne s'est pas privé de critiquer le système, donc c'était même plutôt sympa à écouter.

Cette seconde journée a aussi été l'occasion pour moi de connaître les autres étudiants étrangers. Dans le master où j'étudie nous sommes en tout une centaine, dont environ 25 étudiants étrangers. Bizarrement, ce sont plutôt les Occidentaux qui ont déjà une expérience du Japon. Les étudiants européens (Français, Allemand, Espagnol ) ont à peu près mon âge, et sont en général venus comme moi par intérêt pour le Japon.

Pour les Asiatiques, c'est complètement différent. Ils sont plus agés et ont déjà travaillé plusieurs années dans différents ministères de leurs pays respectifs ( de partout : Chine, Taiwan, Vietnam, Indonésie, Thailande, Népal, et j'en passe sûrement...). Ils viennent donc dans le master de politique publique ( c'est vrai, j'avais oublié de dire que c'était un master de politique publique que je faisais...)  pour parfaire leur "academic background", comme on dit... En tout cas, voir autant de personnes qui ont des fonctions si importantes dans leurs pays, ça montre bien que le Japon joue encore un rôle de modèle en Asie.
Parmi les étrangers sont aussi inclus des Japonais qui ont passé la plus grande partie de leur vie à l'étranger, ou qui ont des origines plutôt particulières ( j'ai même une camarade afghano-japonaise!).  Donc voilà, je ne sais pas encore si les cours seront intéressants, mais en tout cas ce qui est sûr c'est que je vais être entouré de personnes dont j'aurai beaucoup à apprendre...

2 commentaires:

  1. Si tu as ta carte de résident,
    Tu peux ouvir un compte,
    Si tu as un compte,
    Tu peux acheter un portable,
    Si t'as un portable,
    C'EST QUAND QUE TU ME FILE TON NUMERO BORDEL!!!
    Bisous, Papa

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  2. Pas reçu d'invitation pour la crémaillère !!!
    Car de mèmoire je crois bien que c'est aujourd'hui que tu intégres ton appartement à Komaba. Tu vas enfin pouvoir poser tes valises et RANGER tes petites affaires
    Pleins de gros bisous maman

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